L'histoire :
Quelques jours après la mort de sa femme, le sexagénaire Sanpei vient habiter chez son fils et sa famille. Cependant, la première matinée chez eux est un peu difficile : on surveille ce qu’il mange et Nona, sa petite-fille, lui demande si c’est vrai qu’il perd la tête... Pendant la journée, il ne sait pas quoi faire et se sent assez mal à l’aise à chaque fois qu’il croise Reika, la femme de son fils. Du coup, il décide de faire un peu de rangement lui aussi. Il se met donc à ranger les affaires venant de son ancienne maison lorsque quelque chose lui tombe sur la tête. Il s’agit d’un carnet que remplissait Tsuruko, sa défunte femme. Cela le remplit de nostalgie mais ses pensées sont interrompues par l’arrivée de Nona. Pour être tranquille, Sanpei part se promener avec le carnet sous le bras et s’arrête dans un parc pour le lire. Il découvre alors que sa femme lui a laissé une sorte de manuel de survie : les goûts des membres de la famille y sont consignés, ainsi que tout un tas de conseils pour la cuisine et le ménage. Armé de ce carnet, Sanpei sent qu’il va pouvoir s’intégrer à son nouvel environnement…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Malgré que le pitch de ce diptyque ne soit pas joyeux (un vieil homme qui, après le décès de sa femme, emménage chez la famille de son fils), ce titre n’est absolument pas déprimant, bien au contraire. Bien vite, Sanpei trouve le carnet de sa femme qui lui a soigneusement expliqué les choses de la vie (comment faire la cuisine, sécher le linge) et lui laisse diverses informations utiles (sur le passé de sa belle-fille, la passion de sa petite-fille pour les insectes…), et le vieil homme va tenter d’appliquer tous les conseils qu’il y trouve. Toujours dans la justesse, l’histoire nous emporte facilement, la narration étant très bien construite : les chapitres sont autant de scènes de la vie quotidienne dans lesquelles il est facile de s’identifier. Les personnages sont tous attachants et le ton est assez réaliste (mis à part peut-être quelques explications laissées par Tsuruko qui semblent un peu exagérées) avec une pointe d’humour bien sentie. Quoique assez simplistes (décors minimalistes, découpage classique et absence de tramage), le style graphique est intéressant et colle bien à l’ambiance générale, avec des personnages expressifs à la limite du SD. Une chronique sociale de qualité dont on est curieux de lire la suite.