L'histoire :
Un vaisseau vient de s’écraser sur une planète. Pour les habitants des lieux, ce n’est pas une grande nouvelle car ce genre d’accidents a déjà eu lieu. Du coup, personne ne s’en émeut et ne semble avoir envie d’aller voir si le pilote est encore vivant. Toutefois, une femme dans un bar est intriguée par cette affaire mais, en tant que tueuse professionnelle, personne ne veut lui parler. Le pilote est toujours en vie et se fait emmener à l’hôpital. Dès qu’il reprend connaissance, il cherche à s’enfuir : il n’est pas un criminel mais doit absolument repartir. Hélas, il réalise que son vaisseau est complètement détruit et ne peut être réparé. Il se met alors à pleurer cette perte car ce sont ses rêves qui partent ainsi en fumée. La tueuse arrive à ce moment et lui demande pourquoi il pleure. L’homme, Hiroshi, lui rétorque que son vaisseau était tout pour lui et qu’elle ne peut pas comprendre ce sentiment. Mars Gewalt, un homme puissant, les rejoint à ce moment pour en découdre avec la tueuse. Cette dernière ne lui laisse pas le temps d’attaquer et l’exécute. C’est ainsi que se déroule la première rencontre de Hiroshi et Emeraldas, la femme pirate la plus célèbre de l’univers. Hiroshi ne sait pas encore qu’ils vont souvent se recroiser et que leurs destins sont liés...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Personnage emblématique de la galaxie créée par Leiji Matsumoto, Queen Emeraldas - que l’on a tendance à qualifier de pendant féminin de Harlock/Albator - arrive chez nous en intégrale avec ce gros pavé de presque 850 pages. On y suit l’odyssée d’une femme pirate, insoumise, impitoyable et solitaire qui parcourt l’espace en tuant les oppresseurs et en recherchant quelqu’un de très particulier pour elle. Dans sa quête, elle va à de nombreuses reprises croiser le chemin d’un homme, Hiroshi Umino, qui voyage dans tout l’espace pour pouvoir se construire un vaisseau et vivre alors librement. La jeune femme mène une vie sans concession, loyale à ses principes et animée d’une volonté à toute épreuve ; quant à Hiroshi, sa volonté inébranlable touche Emeraldas en plein cœur. Les deux personnages parviennent à se montrer touchants mais on regrette que, au terme du voyage, la quête d’Emeraldas soit toujours aussi floue, nous laissant alors l’amère impression d’un récit non fini. En revanche, on apprécie que le mangaka ait pris le temps de retravailler les planches des épisodes spéciaux qui n’avaient jusque-là jamais été édités en volume relié (on apprend d’ailleurs dans l’interview de l’auteur en fin de tome ce que cela représente en terme de travail et, également, la boulette sur le nom d’Emeraldas). On peut également profiter d’illustrations en couleurs en début de volume, elles aussi inédites. Les graphismes ont quant à eux un peu vieilli mais n’en demeurent pas moins de très bonne facture. Le trait facilement identifiable de Leiji Matsumoto reste très soigné et propose un découpage dynamique associé à un cadrage et une mise en scène qui restent modernes. Les personnages sont très charismatiques et les décors ne manquent pas de détails. Au final, malgré une fin qui n’en est pas vraiment une, les fans de l’auteur et les amateurs de science-fiction seront ravis par cette intégrale qui nous sert un récit prenant, original et important.