L'histoire :
L’équipe du Lagoon a enfin remonté la piste de Roberta jusqu’au bout. Au détour d’un couloir, Shenhua se retrouve face à face avec leur proie qui leur avait tendue une embuscade et, malgré l’avertissement de Revy, l’affrontement est inévitable. Evitant de justesse les deux balles qui visaient sa tête, Shenhua lance alors ses machettes mais Roberta s’en joue comme si de rien n’était, et la tueuse chinoise n’est sauvée in extremis que par l’intervention de Sawyer. Avec sa tronçonneuse, la nettoyeuse entre donc dans la danse mais est elle aussi bien rapidement mise à mal : en bloquant la chaîne avec ses armes de poing, Roberta la fait dérailler et réduit ainsi Sawyer à l’impuissance. C’est alors au tour de Lotton de s’interposer mais ce dernier est mis lui aussi au tapis avant même d’avoir eu le temps de porter la moindre attaque ! En désespoir de cause, Fabiola se jette désarmée devant Roberta, espérant ainsi la faire revenir à la raison. En la voyant, la jeune femme tient alors des propos incohérents, comme si toutes deux entamaient une journée de travail normale à l’hacienda des Lovelace, avant de s’enfuir. Sonnés par l’intensité du combat qui vient d’avoir lieu et par la folie de leur adversaire, aucun d’eux ne se lance alors à sa poursuite... De son côté, Garcia vient d’être sauvé par l’équipe des commandos américains. En se réveillant, il se rend compte que ses sauveurs sont ceux-là même qui ont tué son père...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ainsi se termine l’arc le plus long de la série jusqu’ici, au bout de 76 chapitres, et ce d’assez belle manière pour notre plus grand plaisir. Ce neuvième volet plus volumineux que les autres nous en donne en effet pour notre argent : l’affrontement général entamé à Roanapur dans le tome précédent trouve une (semi) conclusion avant que l’action ne se déplace dans la jungle pour un second face à face, cette fois uniquement entre Roberta et les américains, et qui ne fera pas dans la dentelle. Pas tellement que la transformation de la ville en zone de guerre dans le précédent volet faisait dans le léger, mais ce coup-ci ce ne sont pas que les personnages secondaires qui trinquent. Pourtant, la conclusion, loin d’un happy end, déçoit tout de même un peu par sa demi-mesure : vu l’ambiance démesurée qui a régné jusqu’ici, on s’attendait à bien pire ! De fait, même si on voit la conclusion de plusieurs volumes de la série, on en vient presque à regretter le précédent album où l’auteur aurait finalement pu aller encore plus loin dans la mêlée générale entre les américains, la mafia russe, la mafia chinoise, les cartels, l’équipe du Black Lagoon et Roberta (sans compter les tueurs à gages, les extrémistes, l’église de la violence...). On appréciera tout de même les présents chapitres, d’autant plus si on prend le temps de relire d’une traite cet arc scénaristique depuis le début. Comme l’action est un peu moins dense, les planches sont un peu plus lisibles, sauf peut-être lors de l’affrontement final dans la jungle où tout n’est pas évident. On s’en contentera pourtant comme d’un effet de style mettant en valeur le fait que l’affrontement en lui-même est difficile à suivre pour les protagonistes. En plus de l’histoire principale, l’auteur donne à Rock un rôle important et ce dernier passe un cap dans sa vie de truand. Avec ses réflexions en toile de fond sur la vengeance, le pardon, la folie, la vie après le drame, ses gunfights toujours plus recherchés et qui vont toujours plus loin, et ses graphismes à la mise en scène poussée, Black Lagoon se confirme définitivement comme une série phare du genre et qui n’a désormais plus rien à envier aux films de John Woo tant le mangaka a digéré ses influences pour mieux créer son style et amener son propos. Un « must-have » pour tous les amateurs du genre.