L'histoire :
Plusieurs des unités des FSE en intervention ont été ciblées par des tirs de billes de peinture, et des journalistes étaient présents à chaque fois sur les lieux. L’enquête montre qu’au préalable, tous les médias avaient reçu une liste indiquant les dates, les endroits et les heures où se placer pour assister aux événements, et des vidéos sont rendues publiques qui montrent les unités victimes des tirs. Tout cela fait visiblement partie d’un plan de communication global pour décrédibiliser les FSE et retourner l’opinion publique contre eux, mais cela indique surtout qu’il y a une taupe au sein de l’organisation qui a donné tous ces renseignements. Soudain, la nouvelle tombe d’une nouvelle attaque : une des unités vient cette fois d’être victime d’un attentat à la bombe, et ses trois membres sont déclarés morts. Mikoshiba prend alors sa décision : pour protéger ceux qui lui sont chers, il doit devenir un démon. Peu de temps après, en violation des règles des FSE, Mikoshiba poursuit à visage découvert un homme et l’exécute dans un lieu où sont présents des civils, le tout étant filmé par des journalistes. Si le criminel était responsable de l’attentat à la bombe, il n’avait pour autant pas encore été déclaré coupable et passible d’exécution, et cela Mikoshiba en avait pleinement conscience en perpétrant son acte. Il est alors déclaré lui-même passible de la peine de mort et toutes les unités des FSE ont ordre de le retrouver et de le tuer. Cela soulève une vague de protestation, mais les choses ne vont pas s’arranger quand une nouvelle encore plus incroyable est annoncée : le capitaine Mikoshiba aurait ensuite été vu en train d’exécuter l’empereur de Tôto...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’heure n’est plus aux questions dans cet ultime volet, mais plutôt aux réponses. Le récit ne questionne donc plus directement sur le rôle d’une unité de bourreaux comme celle des FSE mais donne à la place des explications sur la création d’un tel service, par qui et dans quel but. Ces révélations se montrent explicites et cela clôt les débats : les FSE sont une unité d’assassins créée à l’origine pour servir le pouvoir, et sa mise en place a baigné dans le sang des opposants au projet. Les événements auxquels on assiste ici sont d’ailleurs eux aussi la somme des manipulations d’un groupe aux multiples desseins, tout cela ayant été programmé depuis longtemps. Si on comprend globalement ce qu’il se passe, toutes ces révélations sont parfois un petit peu difficiles à suivre, car on se perd dans le nombre de personnages (dont plusieurs se ressemblent), les divers flash-backs et les intentions passées et présentes de chacun. Il faut dire que, pour compliquer un peu la tâche, on découvre qu’il existe des clones de certains, et que d’autres sont eux-mêmes les clones d’anciens protagonistes ! Un récit passionnant, mais auquel il faut s’accrocher, donc... La conclusion proposée termine convenablement l’histoire et ne laisse pas le lecteur sur sa faim. Côté dessin, c’est comme d’habitude très léché et bien travaillé, mais il y a tellement de dialogues et d’explications que les planches sont cette fois plus que jamais très centrées sur les visages des personnages et qu’on ne voit pas grand-chose d’autre, ce qui est un peu dommage. Et le peu de moments où le dessin se permet un peu plus (pleine page, double page, etc.), cela ne se montre pas si impactant que cela. Au final, cet ultime volet conclut assez bien la série en apportant toutes les réponses demandées. Si vous avez aimé Ikigami ou les thrillers d’anticipation d’une manière générale, et même si la série tombe parfois un peu dans les clichés du fan-service en proposant des beaux gosses à outrance, vous devriez sans aucun mal apprécier Dolls, qui a en plus le mérite d’être finalement une série assez courte. Si vous vous interrogez sur les limites du pouvoir de l’état et de la police, sur la place de l’individu et du rôle qu’il doit tenir en fonction de la loi face à la raison, et sur la peine de mort, Dolls mérite sa place dans votre bibliothèque.