L'histoire :
- Tadaima : Tokyo, dans une tour d’immeuble. Tomozaku est en train de protester parce qu’un collègue lui demande de retravailler les affiches qu’il a faites lorsqu’un terrible séisme se fait ressentir. Tous les employés se réfugient sous leur bureau et s’inquiètent de la durée et de la force du tremblement. Une fois que cela est passé, le directeur propose à tous de rester dans les locaux pour la nuit mais Tomozaku décide de rentrer chez lui-même s’il n’y a plus de train...
- Vivre : Le 17 avril 2011, la famille Kashiwagi est relogée dans un HLM à Hiroshima. Les parents sont tristes d’avoir dû laisser à Fukushima leur fils cadet disparu, tandis que l’aîné a bien du mal à se remettre du choc et n’arrive plus à trouver sa place...
- La survivante : Une jeune femme se réveille seule dans les décombres à Sendai. Elle parvient à s’extraire de là où elle est et se met à marcher en contemplant la désolation. Tout n’est plus que ruines et elle ne voit aucun blessé ni mort : serait-elle la seule à être encore debout pour voir ce spectacle lugubre ?
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Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cela fait seulement un an qu’un terrible tremblement de terre suivi de répliques violentes et d’un tsunami dévastateur ont frappé le Japon : si on se souvient encore des images, il est vrai que la catastrophe ne fait plus beaucoup parler d’elle en nos contrées. Heureusement, ce recueil nous permet de nous rappeler la tragédie à travers huit histoires de personnes vivant le drame, les scénarios se situant le jour J ou bien un peu de temps après dans la région du Tôhoku. Certains auteurs se sont inspirés de ce qu’ils ont vécu pour nous retranscrire ce témoignage tandis que d’autres ont préféré laisser parler leur imagination. Dans les deux cas, on sent que la catastrophe a marqué un véritable tournant dans leur vie et leur façon de voir les choses : tous souhaitent aider comme ils le peuvent leur pays et les victimes. Aussi, même si tous les scénarii ne se valent pas, il est impossible de rester de marbre devant ces passages poignants et terrifiants de réalisme. C’est d’ailleurs cet ancrage dans notre quotidien qui est le plus prenant et intéressant car tous les personnages qui prennent vie dans les récits semblent s’animer réellement devant nous et pourraient vraiment exister. De plus, chaque mangaka japonais (rappelons au passage qu’il s’agit d’une collaboration franco-nippone à but caritatif puisque les gains seront reversés à la Croix-Rouge japonaise) revient sur le drame en nous expliquant ce qu’il faisait au moment du drame, où il était, s’il a pu contacter ses proches et ce que cela a changé pour lui. Toutefois, on déplorera la présence de quelques fautes d’orthographe, certes peu nombreuses mais malheureusement assez énormes. Du côté des graphismes, chaque titre a le droit à une illustration couleur en début de volume et la qualité générale est de mise : tantôt réalistes, tantôt plus simples, les traits sont soignés et font preuve de dynamisme dans la mise en scène. Les planches sont fournies, le tramage est varié et les personnages qui prennent vie sous nos yeux sont très expressifs. Au final, voici un très bon recueil de nouvelles qui nous empêchent d’oublier la tragédie et permet d’aider un peu les victimes : pourquoi s’en priver ?