L'histoire :
La dernière journée au collège vient de se terminer pour tous les élèves de dernière année. Dans la classe de Mirai, tous semblent se réjouir d'entrer au lycée, mais le jeune homme, lui, garde l'air sombre. En rentrant chez lui, il passe à la supérette et s'apprête à voler un petit pain, mais le repose au dernier moment : à quoi bon ? Puis, de retour à son immeuble, il monte au dernier étage et accède au toit avant de se jeter dans le vide. Il pense être enfin débarrassé de sa vie misérable car, depuis que ses parents sont morts dans un accident de voiture quand il était petit, il vit chez sa tante où le couple et même leurs enfants le frappent et le traitent comme un esclave, ne le nourrissant même pas. Heureusement - ou malheureusement - pour Mirai, le choc ne se produit pas. Lorsqu'il rouvre les yeux, il vole au-dessus de la route, porté par un ange au visage féminin. Celle-ci lui annonce être son ange sauveur, venu pour lui redonner l'espoir, soit sous forme de liberté, soit d'amour. Pour cela, Mirai doit choisir entre le « pouvoir de la flèche » qui permet de rendre n'importe qui fou d'amour pour vous pendant 33 jours, ou le « pouvoir des ailes » qui donne la capacité de se rendre n'importe où plus vite que la lumière. Sans vraiment réfléchir et plutôt ennuyé d'avoir été sauvé, Mirai répond vouloir les deux pour voir, ce que l'ange accepte. Mirai teste « la liberté » en se rendant en plusieurs points du globe en quelques secondes, mais ne croit toujours pas que cela pourra le rendre heureux. L'ange lui révèle alors que ce sont sa tante et son oncle qui ont assassiné sa famille pour toucher l'héritage, et qu'il pourrait utiliser le pouvoir de la flèche pour les faire avouer. Le garçon se rend alors chez lui et utilise son second don sur sa tante, qui lui révèle en effet la vérité. Fou de douleur en apprenant la nouvelle, Mirai dit que ce sont sa tante et son oncle qui auraient dû mourir et non pas ses parents. Lorsqu'elle entend cela, sa tante décide de se suicider pour réaliser le souhait de Mirai et s'enfonce un couteau dans la gorge. Choqué par ce qu'il vient de voir, Mirai réalise soudain qu'il a réellement envie de vivre. L'ange lui explique alors ce qu'elle avait oublié de lui dire lorsqu'il a accepté le marché : douze autres anges sont descendus sur Terre pour sélectionner des humains qui seront en compétitions avec Mirai. Dieu cherche en effet un remplaçant et a décidé de céder le monde et ses pouvoirs au vainqueur. Mirai veut seulement se construire un bonheur simple et refuse de participer, mais il ne peut plus reculer sous peine de mourir. Les choses se compliquent lorsqu'un des candidats est tué par l'un des onze autres...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec sa couverture très graphique et au vernis très travaillé de façon à donner l'impression d'éclats brillants en surimpression, Platinum end attire immédiatement l'œil, et les noms inscrits sur la couverture terminent de convaincre de le prendre en main : Tsugumi Ohba au scénario, et Takeshi Obata au dessin, rien de moins que le duo qui nous a déjà offert Death Note et Bakuman. L'histoire est celle de Mirai, qui rentre au lycée après avoir tenté de mettre fin à ses jours pour échapper à une vie de souffrance (parents morts, battu par sa tante, son oncle et leurs enfants, traité comme un esclave et maltraité chaque jour...). Sauvé par un ange, le voilà sélectionné avec douze autres humains pour savoir qui sera le remplaçant de Dieu. Pour ce faire, on leur octroie à chacun l'un des pouvoirs suivants (voire même les deux pour certains) : l'amour ou la liberté, aussi appelés pouvoir de la flèche et pouvoir des ailes. Le premier donne le don d'être aimé de la personne touchée durant 33 jours, et le second permet de se déplacer plus vite que la lumière. On apprendra bientôt que les flèches peuvent également permettre de tuer pour certains des candidats... Avant même que l'on découvre comment pourrait être sélectionné le futur Dieu, l'un des participants décide de tuer tous les autres pour s'assurer la victoire... Même si le récit semble offrir un maximum de potentiel, pour l'instant la mise en place reste ultra-classique, et dès que Mirai comprend que les autres participants pourraient s'en prendre à lui, il commence à vouloir devancer les réactions de ses adversaires, ce qui rappelle alors furieusement Death note. On reste malgré tout intrigué par la lecture et on arrive à la fin de ce premier volet sans s'ennuyer, tout en se demandant ce que la suite nous réserve. Graphiquement, Obata fournit comme toujours des planches extrêmement travaillées et à la mise en scène impactante. On regrettera seulement certaines planches avec des parties numériques qui rendent assez mal une fois imprimées ici en petit format. Mais en dehors de cela, et de la manie scénaristique qu'a l'ange de dire "ah au fait, j'ai oublié de t'en parler mais..." pour rajouter des éléments au fur et à mure en fonction des besoins et pour ménager le suspense, ce premier tome rempli honorablement sa fonction de nous donner envie d'aller plus loin dans la série. On verra au tome 2 si le récit décolle pour de bon, donc, d'autant plus qu'un gros cliffhanger attend le lecteur en dernière page ! Le rendez-vous est pris...