L'histoire :
Deux yakusas frappent à la porte d’un appartement et exhortent l’habitant de sortir régler ses dettes. Comme il s’obstine à ne pas répondre, ils défoncent la porte et tombent alors sur une scène étonnante : Riku, 10 ans, frappe sans discontinuer le corps de son père pendu au plafond comme un sac de sable. L’homme s’est suicidé, et l’enfant qu’il a toujours battu décharge maintenant sa haine sur lui. L’un des yakusas, Kyôsuke, remarque que, si le garçon ne sait pas donner des coups de poings corrects, il vise néanmoins naturellement les points vitaux. Quand Riku lui explique pourquoi il fait cela, Kyôsuke lui montre alors comment donner un vrai coup de poing... Après les funérailles, Riku est emmené par sa mère. Elle vit avec son dealer qui lui donne sa came contre des faveurs sexuelles. Ne pouvant supporter de voir cela, Riku leur demande d’arrêter, ce qui met le dealer dans une rage folle. Ce dernier se met à frapper violemment l’enfant et même à l’ébouillanter. Projeté contre un placard, Riku tombe nez à nez avec un cadavre dont l’homme n’a pas encore pris le temps de se débarrasser. Comme il semble vouloir le frapper à mort, Riku comprend que sa seule chance de s’en sortir face à ce meurtrier est d’essayer de se défendre. Par une chance inouïe, il arrive à lui asséner un coup de poing au menton exactement comme Kyôsuke le lui avait montré, et le dealer, les jambes coupées, s’écroule au sol. Pourtant, il rampe encore en direction de l’enfant, jurant qu’il va le tuer. Riku se saisit alors d’un cendrier et lui fracasse le crâne... Placé en foyer, Riku n’a pas terminé de voir sa vie en danger car d’autres yakusas viennent à nouveau s’en prendre à lui pour se venger d’avoir perdu leur stock de drogue par sa faute. Voyant son éducatrice battue et violée par les malfrats, Riku comprend alors que seule la boxe pourra lui donner la force nécessaire pour devenir fort dans ce monde où la gentillesse ne peut rien contre la cruauté. Peu après, il retourne auprès de Kyôsuke pour lui demander de l’entraîner...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vous aimez Ippo pour la boxe et Coq de combat pour la violence crue et la description d’un monde dur et sans pitié où tout n’est pas que bons sentiments ? Et bien Riku-do est fait pour vous ! Au croisement de ces deux mondes, l’histoire nous présente le jeune Riku, enfant battu par un père endetté qui vient de se pendre. C’est un yakusa ancien champion de boxe, Kyôsuke, qui le découvre en train de frapper le macchabé et se rend compte que l’enfant a un instinct naturel pour savoir où les coups font le plus mal. Il lui apprend alors comment donner un véritable coup de poing de boxeur avant de le laisser. Un passage auprès de sa mère droguée dont le copain dealer tentera de le tuer amène Riku à frapper à mort ce dernier pour sauver sa vie, et le voilà qui termine dans un foyer de protection de l’enfance. Malheureusement, l’histoire ne s’arrête pas là puisque d’autres criminels viennent venger la mort du dealer (enfin, surtout la perte de la marchandise !), s’en prenant à l’enfant et à son éducatrice, qui ne s’en remettra pas. A partir de là, Riku décide d’apprendre la boxe pour devenir fort, et demande à Kyôsuke de la lui apprendre. Si ce dernier refuse, il l’emmène néanmoins rencontrer son ancien entraîneur dans un club mal famé de la ville. Pour Riku, c’est le début d’un entraînement à la dur qui l’emmènera, il l’espère, jusqu’au sommet... Évidemment, avec un synopsis comme celui-là, la lecture se montre éprouvante et on ne mettra pas ce seinen entre des mains trop jeunes, la violence n’étant pas le moins du monde édulcorée ici. On sent que c’est le premier manga de l’auteur dont quelques maladresses dans les silhouettes des protagonistes sont encore présentes. Côté style, cela fait un peu penser à un mélange entre celui d’Izô Hashimoto (Coq de combat) et celui de Motorô Mase à ses débuts (Ikigami, Heads...). Même s’il utilise bien le tramage, le mangaka fait la part belle aux hachures qui rendent ses dessins encore plus sombres et denses. Les scènes d’action sont très bien mises en scène et on ressent toute l’intensité comme si on y était. La violence est certes omniprésente dans ces premiers chapitres, mais ce n’est jamais too much. Pour le moment, il n’y a pas vraiment de combat de boxe car les coups donnés le sont principalement en dehors du ring, et il est difficile de prévoir ce que va donner la suite de la série, mais en tout cas cette introduction accroche immédiatement. Avec ce premier tome qui nous frappe de plein fouet, Riku-do est une très bonne surprise, espérons que le titre ne se perdra pas au milieu de la production actuelle et saura trouver ses lecteurs !