L'histoire :
Shoya Ishida est un petit garçon très dynamique, qui aime attirer l'attention et lancer des défis. Avec ses copains de classe, il n'hésite pas à se jeter dans la rivière pour tester ses limites. Alors que la fin d'année scolaire arrive, ses amis le délaissent, préférant travailler pour accéder au collège. Un jour, une nouvelle élève arrive. Il s'agit de Shoko Nishijima, une jeune fille qui souffre depuis sa naissance de surdité. Elle utilise un carnet qui lui sert à s'exprimer. Shoya et les autres trouvent leur nouvelle camarade un peu étrange. Le petit garçon s'interroge sur le degré de surdité de Shoko. Il se met alors à crier à côté d'elle pour vérifier ! Leurs camarades de classe s'amusent de ça mais se lassent progressivement des excentricités de Shoya. Le jeune garçon découvre un jour que Shoko a des appareils auditifs, et il s'amuse alors à les casser ou à les jeter à l'eau. La situation est devenue insoutenable pour la petite Shoko qui, du coup, ne vient plus en cours. Shoya, de son côté, est à présent pris à parti par les autres élèves, y compris par ceux qu'il considérait comme ses amis...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les éditions Ki-oon continuent à nous épater par la variété de leur catalogue. A Silent Voice est un shônen racontant le quotidien de Shoya, un jeune garçon dynamique et maladroit, et de Shoko, une jeune fille gentille, timide et sourde. Autour de ces deux personnages, la mangaka Yoshitoki Oima nous parle du harcèlement scolaire et du handicap. Ces deux thématiques sont très fortes et pas forcément simples à évoquer. L'auteur parvient sans peine à nous dépeindre la montée en puissance des erreurs de Shoya et la façon dont l'ancien harceleur se trouve à son tour victime des autres. Dans ce premier album, c'est surtout la vision du petit garçon que l'on peut suivre, du sentiment de toute-puissance à sa chute. L'aspect psychologique est bien travaillé et la narration suffisamment maligne pour que l'on comprenne comment n'importe qui pourrait se retrouver projeté dans un rôle d'harceleur. Shoya cherchera ensuite la rédemption auprès de la pauvre Shoko. Cette héroïne est en outre totalement craquante. Les violences morales subies sont nombreuses et sont là encore aussi crédibles que réalistes. Malgré un sujet sérieux, l'histoire est émouvante et pas larmoyante. La mangaka trouve le juste équilibre et nous pousse jusqu'à la fin du premier tome sans que l'on ait vu le temps passer. En plus, les dessins sont de très bonne facture. Le chara-design est efficace et l'ensemble est très agréable à regarder. A Silent Voice émeut et passionne, fait réfléchir et distrait aussi. Une excellente entrée dans l'univers des victimes du silence permanent.