L'histoire :
A 28 ans, Satoru Fujinuma rêve toujours de devenir mangaka. Seulement, il n’a réalisé qu’une adaptation de jeu vidéo et les œuvres qu’il présente depuis à des maisons d’édition ne sont pas suffisamment intéressantes. Il faut dire que Satoru a peur de trop développer ses personnages car cela l’obligerait à se dévoiler lui-même. Du coup, il vit grâce à son travail de livreur de pizzas. Ce matin, après un énième refus d’un éditeur, le jeune homme va travailler. Il charge une commande dans son véhicule et prend aussitôt la route. Seulement, au détour d’une rue, il opère malgré lui un bond de 60 secondes dans le passé. Il tente de faire comme si de rien n’était et poursuit sa route. Hélas, le même retour dans le passé s’opère. Pas le choix, Satoru va devoir profiter des 60 secondes de « rediffusion » pour trouver ce qui cloche dans la scène qu’il revit en boucle. Il parvient ainsi à sauver un enfant d’un accident de la route, mais il se fait alors heurter lui-même par une voiture. Peu de temps après, Satoru commence à retrouver des bribes de souvenirs sur un moment traumatisant de son enfance...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après L’île de Hôzuki et Le berceau des esprits, Kei Sanbe revient avec un nouveau thriller angoissant et efficace. Cette fois, on ne suit pas des enfants mais un adulte, que l’on pourrait qualifier de mangaka raté et qui est victime de ce qu’il appelle des « rediffusions » : il effectue malgré lui des petits bonds dans le temps de quelques minutes et doit à chaque fois empêcher un incident d’arriver, condition sine qua non pour que le temps reprenne son écoulement normal. Non seulement ce don est assez original dans son exécution, mais en plus d’autres mystères apparaissent rapidement concernant l’enfance de Satoru. Peu à peu, on apprend qu’il s’est passé un drame dans son enfance et on en découvre les morceaux en même temps que le jeune homme qui avait oublié tout cela. Dès lors, plein de questions fusent dans tous les sens. Pourquoi les « rediffusions » sont-elles de plus en plus fréquentes ? Qu’est-il réellement arrivé en 1988, qui a traumatisé Satoru ? Quel est le lien entre les rediffusions et ce drame du passé ? Que va donner la rediffusion en fin de volume et qui fait un énorme bond dans le passé au lieu des quelques minutes habituelles ? Toutes ces interrogations génèrent beaucoup de curiosité car on a envie de découvrir de quoi il retourne exactement. En outre, en alternant les souvenirs et l’histoire du présent, le récit se montre riche en suspense, rythmé et possède une ambiance angoissante qui prend aux tripes. Du côté des dessins, le design des personnages nous permet immédiatement de reconnaître le trait de l’auteur. Ce dernier produit des planches très dynamiques, fournies et avec une bonne mise en scène. Bref, voilà donc une lecture qu’on n’a pas envie d’erase de nos mémoires !