L'histoire :
La troupe de fantassins de l’OCU du sergent Ho et ses neuf hommes est spécialisée dans la chasse au wanzer isolé, en mode guérilla éclaire. Depuis le début du conflit, déjà 28 des machines de guerre humanoïdes de l’USN ont été abattues par ces “chiens de chasse”. En suivant une série de 10 règles simples émises par Ho, ce groupe efficace et discipliné est fier de défendre sa patrie. Aussi, le jour où le commandement décide d’un repli stratégique général qui devra être couvert des attaques ennemies par les fantassins, la section du sergent Ho se prépare à défendre les arrières du convoi jusqu’à son dernier souffle. Le moment venu, Ho et ses hommes partagent ce qui sera peut-être leur dernier verre ensemble avant de partir au combat contre plus de wanzers qu’ils n’en ont jamais affrontés...
Rescapé de la dernière bataille, le capitaine Akagi, pilote de wanzer de l’OCU, reprend conscience une fois le reste des troupes parti. Les nettoyeurs de l’USN étant présents un peu partout autour de lui dans la zone, il va devoir se faire furtif et tenter de s’échapper à pied de la ville avant d’être totalement encerclé. Aidé de ses petits drones personnels qui lui permettent de visualiser le terrain et les dangers tout autour de lui à l’avance en lui envoyant directement les informations dans son œil cybernétique, il avance donc petit à petit. Mais il tombe sur une troupe de soldats de l’USN en train de violer une jeune civile et décide de la sauver malgré le risque. Réussissant son attaque grâce à l’effet de surprise, Akagi va maintenant voir sa tâche bien plus compliquée avec une jeune fille sur les bras. Pour commencer, il faut trouver un point d’eau afin que celle-ci puisse retirer le sang qui recouvre son corps, et aussi lui trouver des vêtements. Mais les nettoyeurs, de plus en plus nombreux, ne sont pas loin...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si le premier volume mettait déjà une claque, attendez de lire cette seconde partie ! On avait bien compris que le récit s’attachait à nous montrer les horreurs et travers de la guerre de manière crue, réaliste et immersive, mais ce nouveau tome va en effet encore plus loin dans tous ces domaines. La grosse différence avec le début de la série est que le scénariste privilégie un peu plus l’action et laisse ses protagonistes s’exprimer à travers leurs actes, démontrant peut-être ainsi qu’une fois la guerre entamée, la dimension humaine compte moins que les manœuvres militaires. Cette fois, on y suit quelques temps la route de soldats de l’OCU (le pays attaqué) qui luttent tant que faire se peut contre l’envahisseur. Dans les premiers chapitres, c’est une troupe de fantassins spécialisée dans la chasse au wanzer (les énormes humanoïdes de combats) qui nous fait vivre un nouvel aspect de cette guerre. En mode guérilla urbaine, ce groupe d’hommes à pied et armés de bazookas, disciplinés, efficaces et soudés, s’en prennent avec succès à des robots de quatre fois leur taille et dont une seule des balles peut leur arracher littéralement la moitié du corps ! On apprendra alors en même temps qu’eux que, malgré un tableau de chasse impressionnant, une technique rôdée et autres médailles de bravoure, la guerre ne donne pas toujours raison à ceux qui à leur échelle essayent seulement de défendre leur patrie et leurs congénères : à force de prendre de tels risques, on finit toujours par perdre à un moment ou un autre, surtout lorsque la hiérarchie a décidé de vous sacrifier pour couvrir la retraite d’autres troupes... C’est le lot de ces héros anonymes qui, d’un point de vue global, auront peut-être participé à sauver leur pays, mais dont bien peu connaîtront finalement la droiture, les exploits et les sacrifices accomplis ; c’est là la morale de cette histoire tragique. Dans la seconde moitié du volume, on suit un pilote de wanzer de la même armée de défense, isolé après le retrait du reste des troupes. Obligé de se déplacer à pied en territoire conquis par l’ennemi, l’homme essaye tout d’abord de s’échapper sans faire de vague mais ne va pas résister à se jeter dans un combat contre un groupe entier pour stopper la séance de viol collectif d’une jeune civile. Cet acte lui permettra de retrouver auprès de la jeune fille une chaleur humaine qu’il avait oubliée, mais va aussi le ralentir et bientôt les voilà en proie aux nettoyeurs de l’armée ennemie qui, civils ou militaires, ne font pas de prisonnier... S’arrêtant à un moment des plus critiques, le scénario ne révélera sa fin que dans le prochain volet, et il est inutile de dire qu’on a hâte de voir ça au plus vite tant ces chapitres sont prenants. Qui plus est, cette partie exploite à fond le ressors de la technologie futuriste de la guerre (rappelons que le récit prend place dans un peu moins d’un siècle), et toutes les armes et gadgets présentés sont bien pensés et utilisés à bon escient par le scénariste. Au dessin, c’est toujours dans un style réaliste et dans des planches détaillées que toutes ces horreurs sont représentées. Là encore, l’efficacité est de rigueur et tout cela est complété par une galerie de personnages expressifs, des effets réalistes (sang, explosions...) et une mise en scène bien pensée. Si on veut ergoter, on regrettera seulement qu’un ou deux décors en photographies incrustées dénotent un peu avec le reste des graphismes. Front Mission : Dog life & dog style confirme avec ce deuxième opus sa place au panthéon des mangas sur la guerre. Un must qui dépeint probablement assez bien à quoi pourra ressembler un conflit armé dans quelques dizaines d’années, et dont tout public averti ne devrait pas se priver.