L'histoire :
Neuf heures du matin. Eric n’a pas dormi de la nuit et a passé son temps à travailler sur un manuscrit. Il se décide enfin à se coucher lorsque quelqu’un frappe à sa porte. Ce sont Colette et sa petite amie qui cherchent Gisèle. Elles n’ont pas le temps de lui dire pourquoi que le téléphone du jeune homme sonne. Il s’agit de Mme Crépel : elle aussi voudrait savoir où se trouve Gisèle ! Eric est encore en train de lui parler lorsque la petite Emily arrive devant sa porte pour lui demander s’il sait où est la logeuse. Pour toute explication, la fillette tend le doigt en direction de l’escalier pour désigner un homme : c’est ce dernier qui demande à tout le monde où se trouve Gisèle. Celui-ci s’adresse à Eric et il se montre désagréable et autoritaire, et la discussion monte vite en mayonnaise, notamment avec Colette qui ne s’en laisse pas conter. Mais la dispute tourne cours car Gisèle vient enfin d’arriver ! Immédiatement, l’homme redescend à sa rencontre. En le voyant, la jeune fille laisse tomber son sac de courses et se jette dans ses bras : l’homme est son ancien majordome. Après qu’il l’a obligée à ramasser ses courses, le dénommé Christophe demande à parler avec Gisèle et Eric qui lui expliquent que son ancienne protégée est aujourd’hui femme à tout faire. L’homme leur sort alors le journal où Gisèle apparaît en photo prise en otage par l’enfant de l’affaire précédente...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme on s’en doutait au vu de la fin du premier opus, ce second volet se concentre beaucoup plus sur Gisèle et, dans une certaine mesure, ses relations avec sa famille. A travers l’arrivée de son ancien majordome et de plusieurs flash-back, on apprend ainsi pourquoi et comment la jeune fille en est venue à devenir logeuse en quittant le domicile familial et le doux confort de sa vie à l’abri du besoin. Puis Gisèle découvre un jeune homme qui exerce le même métier qu’elle, mais dont la façon de voir et d’exercer leur fonction est tout à fait différente ! Le choc des méthodes et la relation qui se créé entre les deux jeunes gens sont intéressants et permettent également à Gisèle d’évoluer. Cette fois, l’ambiance du récit est un peu moins légère car l’arrivée de l’ancien majordome de Gisèle dans la première moitié du tome amène quelques tensions : la jeune fille va-t-elle devoir renoncer à son indépendance et retourner dans sa famille ? Dans la seconde partie également, comme Gisèle découvre le côté sombre de son métier à l’aide de son confrère, là aussi le récit se montre plus sérieux, moins frais que dans le premier opus. Par ailleurs, les planches de Sui Kasai sont toujours impeccables. Le trait est précis, semi-réaliste, le travail sur le tramage est conséquent et la mise en scène fait l’objet d’un soin particulier. Il y a bien quelques soucis de proportion au niveau des têtes (trop grosses de temps à autres) ainsi que le découpage qui reste toujours très académique et sans surprise, mais ce dernier point ne dérange pas plus que cela vu le « classicisme » de l’histoire racontée. La fin du volet se recentre quant à elle sur Eric. Ce sera probablement au tour du jeune homme de se voir approfondi dans le prochain volet, maintenant que Gisèle est bien installée et que l’histoire a fini de démarrer. On attend ça avec intérêt.