L'histoire :
- En ce moment, Gisèle travaille pour l’homme de la petite crêperie du quartier, qui l’avait aidée lorsqu’elle cherchait le chat de Mme Crépel : sa femme est enceinte et Gisèle tient la boutique pendant que l’homme s’occupe de la cuisine. Seulement, ils sont mal placés et il y a peu de clients. Pour redresser la situation, Gisèle tente d’inventer une nouvelle recette, mais elle n’y connaît rien et ce n’est pas aussi facile qu’il n’y paraît...
- Depuis quelques jours, Gisèle et Eric ne se sont pas beaucoup vus. Ce n’est pas qu’à cause de leur travail respectif, mais aussi car le jeune homme prévoit de déménager ! En fait, son roman présenté au concours a reçu une mention honorable, et l’éditeur lui a demandé de venir habiter plus près. Seulement, Eric n’ose pas en parler à Gisèle car il sait que la séparation va être difficile...
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Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Gros changement au programme dans ce troisième volet puisque Eric quitte l’immeuble de Gisèle ! Evidemment, la séparation ne met pas la joie à l’ordre du jour, et c’est donc cette fois un opus beaucoup plus sentimental qu’il nous est donné de lire. Cela permet également à l’auteur de nous faire découvrir la première rencontre de Gisèle et Eric à travers un flash-back, mais aussi de faire revenir un autre personnage sur le devant de la scène : Lucas, dit « le capitaine », le gamin qui habitait dans l’épave de bateau au milieu du bois et que Gisèle avait aidé dans une précédente affaire. Il devient de fait le nouveau camarade masculin de la jeune fille pour le moment et va l’aider dans ses nouvelles affaires. Les passages émouvants affluent tout au long du volume, avec aussi des flash-backs sur l’enfance de Gisèle, une naissance, des émois de petite fille... En parallèle, on suit un peu l’évolution d’Eric parti embrasser son rêve de devenir écrivain, seulement cela ne va pas du tout se passer comme prévu... Malgré le ton très mélancolique de l’ensemble, un peu fraîcheur se dégage malgré tout des récits grâce à la « positive attitude » permanente de Gisèle, et, tout comme les émotions plus tristes, cela nous est facilement communiqué lors de la lecture. L’aspect graphique est quant à lui toujours aussi convaincant. Le dernier chapitre surtout, propose des planches superbes lorsque Gisèle raconte des histoires issues d’un livre de « fantastique scientifique » (la SF de l’époque !) qui sont mises en images par l’auteur d’une façon originale. D’une manière générale, l’auteur maîtrise de toute façon l’art de la mise en scène et réussit toujours ses effets. Bref, un régal pour les yeux, qui n’est gâché que par un petit défaut d’impression sur plusieurs pages où le tramage est moiré, mais rien de vraiment méchant. Sur la liste de petits défauts, on notera aussi le résumé de l’éditeur sur la quatrième de couverture qui parle des affaires du volume précédent, ce qui laisse dubitatif. Certains ressors scénaristiques sont également un peu faciles, et le caractère des protagonistes flirte parfois avec le caricatural, surtout en ce qui concerne certains personnages secondaires qu’on ne voit que le temps d’une affaire. Avec toutes ces évolutions, ce troisième volet ne déçoit pas et promet une suite tout aussi intéressante qu’il nous tarde déjà de lire.