L'histoire :
Cela fait maintenant un an que rien de ne va plus entre l’écrivain Seiishi Kirishima et sa femme Miki. Pour tenter de réparer ce qui peut l’être, Seiichi a décidé d’emmener sa femme en voyage sur une petite île. Cependant, l’ambiance reste froide sur la plage et Miki ne semble pas vraiment disposée à pardonner à son mari. En fin d’après-midi, le couple se rend en voiture dans la forêt à la recherche d’une cascade censée apporter le bonheur. Malheureusement, ils se perdent et il commence à pleuvoir des cordes. Exaspérée, Miki se met à faire des reproches à son mari qui craque lorsque la mort de leur fils est évoquée : Seiichi ment en prétextant une panne d’essence et va chercher une clé à molette dans le coffre de la voiture. Puis, lui et Miki s’arment de lampes de poche pour s’aventurer à la recherche d’un abri. Au bout d’un kilomètre de marche, Seiichi empoigne sa clé à molette et frappe sa femme à l’épaule, mais celle-ci réussit à fuir en s’enfonçant dans la forêt. Bien déterminé à la tuer, Seiichi la poursuit et arrive à l’entrée d’une grotte. En entrant dans l’antre, l’homme n’a pas idée de l’erreur qu’il commet ni de qui habite les lieux...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nous ayant déjà enthousiasmé avec ses dessins sur Rainbow, Masasumi Kakizaki revient ici seul aux commandes de ce thriller horrifique. Commençant comme une histoire ordinaire (un couple qui s’offre des vacances pour tenter de recoller les morceaux), l’intrigue vire rapidement au cauchemar puisque les deux personnes vont s’aventurer dans une grotte où un vieil homme et un enfant vivent depuis des années en autarcie en attendant que des intrus viennent pour constituer leur garde-manger. Du fait d’un aspect assez réaliste, l’histoire nous absorbe facilement et le suspense nous envahit intensément : on se sent prisonnier à l’instar des personnages et la peur nous prend en otage. De plus, la narration est particulièrement soignée : au fur et à mesure que l’on découvre le drame qui a frappé le couple et la façon dont cela les a détruit, on voit l’homme sombrer dans la folie et les ténèbres. L’inquiétude est donc de mise et la formule est très efficace. Quant aux graphismes, la qualité est indéniable : les personnages comme les décors - qui sont par ailleurs détaillés - sont en effet saisissants de réalisme. De plus, toute une partie se déroule dans la grotte et la forte présence de l’encrage renforce l’oppression et l’immersion, tout en insistant sur le contraste de la vie lumineuse de la ville. Ce petit titre est donc très réussi et l’influence avouée de Stephen King n’est pas usurpée : amateurs de genre, Hideout est fait pour vous.