L'histoire :
Il y a quelques temps de cela, la vie était relativement paisible. Néanmoins, chacun gardait en tête la menace de « ceux qui hantent le ciel » et utilisent une foudre rectiligne pour détruire les villages et souiller la terre. Les gens se résignèrent à subir cela et ne connaissaient rien de leurs agresseurs. Aussi, une légende vit le jour selon laquelle, à une dizaine de kilomètres d’une ville côtière, se trouve un lieu hostile, isolé du monde à cause de rochers escarpés et à l’air vicié : baptisé la « terre des difformes », ce lieu serait la tanière des « ceux qui hantent le ciel ». C’est là que cherche aujourd’hui à se rendre Zipher qui entame une longue marche avec un lourd coffre-fort sur le dos. A bout de forces, il finit par atteindre sa destination : dans son coffre-fort se trouve la dépouille de sa femme et il compte sur les habitants de la « terre des difformes » pour la ressusciter. Seulement, personne ne lui fait confiance et ne semble en mesure de réaliser ce miracle...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
D’emblée, le ton est donné : la guerre sévit, un veuf refuse d’admettre la réalité de la mort de sa femme, des magiciens vivent cachés... Rien de bien joyeux donc. On suit donc Zipher qui a fait une marche de plusieurs jours dans l’espoir de trouver ceux que la légende dit capables de la ressusciter, mais ceux-ci ont visiblement une vie encore plus misérable. Qui est à l’origine de la foudre rectiligne et pourquoi ? Quel est le secret des magiciens ? La femme de Zipher peut-elle revenir à la vie ? Toutes ces questions nous tiennent en haleine pendant qu’on découvre un monde tantôt dévasté, tantôt enchanteur, où les personnages sont tous hantés par le chagrin et la mort. Entre un personnage principal qui refuse de faire son deuil et d’autres qui semblent attendre la mort sans oser se la donner, on ne peut pas dire qu’on ait une bande de joyeux drilles. Le récit propose néanmoins un univers intéressant, des personnages attachants et des émotions très intenses. L’intrigue est passionnante, possède sa propre personnalité et fait preuve d’une grande richesse. Pour mettre en scène son histoire, le mangaka a choisi des planches noires avec des cases en nuances de marron : cela souligne bien le côté souterrain du décor mais aussi la tristesse ambiante. Les personnages, qui sont des animaux, sont terriblement expressifs et charismatiques. Au final, cette pépite n’est certes pas joyeuse mais s’avère terriblement passionnante : à découvrir d’urgence !
