L'histoire :
Dans quelques jours, Takuro va fêter ses 30 ans. Cela ne l’enchante pas car, quand il fait le bilan de sa vie, il ne voit rien de positif : il vit encore chez sa mère, n’a jamais couché avec une fille et fait un petit travail médiocre dans une imprimerie. Après une journée déprimante passée derrière la broyeuse, Takuro se rend dans un bar-restaurant pour y retrouver deux amis. L’un d’eux vient de se marier et n’a pas grand-chose à raconter. L’autre, Echigo, prétend sortir avec cinq filles : en fait, ce n’est pas vrai mais ce n’est pas faux non plus car il vit une idylle dans un jeu vidéo très réaliste. Bien que le trouvant pathétique, Takuro accepte de se rendre chez lui et découvrir le monde des jeux vidéo en revêtant un casque et des gants. Convaincu par l’expérience, Takuro décide alors de renoncer aux vraies femmes et va s’acheter du matériel informatique et un jeu. Il en choisit un avec une jolie jeune fille prénommé Tsukiko. Toutefois, sa partie ne va pas se dérouler comme prévu...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On l’a découvert dans le registre de l’horreur avec une invasion de zombies dans I am a hero, Kengo Hanazawa nous propose ici un univers totalement différent mais avec un personnage tout aussi loser que celui de la série précitée. Takuro est gros, puceau, il a la trentaine, un boulot médiocre, n’est pas à cheval sur l’hygiène et c’est un obsédé : un jour, il découvre le monde des jeux vidéo et tombe alors sous le charme d’une demoiselle virtuelle, ingénue et très jeune... Le portrait parfait de l’otaku pervers et déconnecté de la réalité ne flatte pas du tout le profil des joueurs et pourrait ne pas donner envie de lire la suite. Pourtant, au fur et à mesure que l’on progresse dans la lecture, on réalise que les choses sont plus complexes qu’il n’y paraît : la jeune fille, Tsukiko, ne se comporte pas comme un personnage normal et semble avoir sa vraie personnalité, Takuro développe des sentiments amoureux et a du mal à contenir ses pulsions sexuelles, le jeu lui-même représente un danger et les collègues de Takuro ont également des problèmes. Les deux univers, le réel et le virtuel, recèlent tous les deux des points négatifs et empêchent Takuro d’accéder au bonheur : le personnage rebute mais on est pris de pitié pour cet homme qui ne cherche finalement que de l’affection. Du côté des dessins, le design des personnages est reconnaissable entre tous, le trait de l’auteur étant assez particulier. Les deux mondes possèdent des décors détaillés et la mise en page est de très bonne facture. Une très bonne entrée en matière, donc.