L'histoire :
S’étant réveillé couvert de sang dans une décharge, un jeune homme mystérieux déambule de ville en ville, hagard et amnésique. A chaque lieu, un nouveau nom lui est donné, mais de Jiggy, Toy, Wood ou Killy, aucun ne lui paraît être le bon. Cela fait déjà une année qu’il erre ainsi à la recherche de bribes de son passé, et sa récente rencontre avec Brandy, une prostituée se faisant assassiner par son mac, lui fait rappeler son passé où la violence a pu jouer un rôle. Un jour, notre homme sans nom marche dans une ruelle et s’aperçoit qu’une plume passe devant ses yeux, fait étonnant puisque depuis fort longtemps le ciel est gris et que les oiseaux ont disparu par la même occasion. Il voit alors surgir un jeune garçon nommé Tit, poursuivi par quelques hommes, et décide de l’attraper par la main avant de s’enfuir avec lui. A l’abri, les deux individus échangent quelques mots, et Tit décide alors de le nommer Stork. Il lui confie également son objectif, chercher et trouver un oiseau vivant ! Notre amnésique décide alors de partir avec lui dans sa quête afin de trouver par la même occasion des indices sur son passé.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Stigma est un one shot de Kazuya Minekura, mangaka déjà connue pour ses séries Saiyuki et Saiyuki Reload (chez Génération Comics). Ce tome a également la particularité d’être entièrement en couleurs, fait rare pour un manga. Les couleurs sont à ce propos particulièrement bien choisies et rendent les dessins fins de l’auteur particulièrement impressionnants. Certaines planches tendent même vers l’artbook tellement la contemplation est de rigueur. L’univers est original et surtout effrayant dans son approche, celle d’un monde fataliste et maussade (ciel gris). Sur le plan des dessins, pas de critique mais du point de vue de l’histoire, il en est tout autre. L’amitié entre Stork et Tit est ambiguë (ne gâchons pas la lecture avec des révélations), la narration très lente et finalement l’originalité fait défaut. La religion est évoquée à de nombreux moments par quelques planches mais n’est à aucun moment liée à l’histoire (un amour impossible ?) de façon implicite. Malgré ses qualités esthétiques indéniables, l’histoire se contente d’être bien trop classique et trop proche d’un roman par ses longues phrases, et nous laisse à la fin de Stigma une sensation mi-figue mi-raisin.
