L'histoire de la série :
Dans le pays de Sahrandien, la guerre contre l’armée des ténèbres de Wischtech a pris fin le jour où l’empereur choisit 14 guerriers, munis chacun d’une lance sacrée, et les envoya enrayer les attaques ennemies. Trois d’entre eux moururent sur la route. Quatre retournèrent leur veste et passèrent dans le camp ennemi avant d’être tués. Les sept survivants revinrent et furent acclamés par tout le pays, qui les surnomma les sept héros. Pourtant, la légende n’est pas forcément véridique. En effet, les quatre n’étaient pas passés à l’ennemi mais avaient réussi à établir la paix. Seulement, sur le chemin du retour, les sept autres leur tombèrent dessus et leur volèrent ainsi la vedette. Vingt ans plus tard, Köinzell, un jeune homme aux capacités surpuissantes, semble particulièrement en vouloir à ces soi-disant héros et parcourt le pays pour les affronter.
L'histoire :
Quelques temps avant les présents événements, dans les plaines glacées aux confins de l’Empire, un chasseur tombe dans la tempête sur un être humain aux prises avec une meute de loups-licornes. Ce dernier, loin de reculer, affronte les bêtes féroces avec hargne et fait fuir la horde après en avoir tué plusieurs membres. Le chasseur s’aperçoit alors qu’il s’agit d’un tout jeune semi elfe et l’emmène jusque chez lui. Là, tout en se restaurant de ces gibiers providentiels, l’homme répond aux questions du jeune garçon : le lieu où ils se trouvent en ce moment est situé non loin du site historique de la « grande bataille d’il y a 15 ans », là où un monument à la gloire des « sept héros » a été dressé. Le semi elfe comprend alors qu’il lui a donc fallu 15 longues années pour revenir jusqu’ici et que ceux qui l’ont trahi à l’époque où il se faisait encore appeler Ascheriit sont maintenant devenu comtes ou marquis. Il se rend ensuite sur le fameux site dédié à ces héros de l’Empire et, voyant ce qu’il est advenu de ces traîtres désormais adulés par le peuple tout entier, se remémore cette fameuse bataille où lui et ses dix compagnons devaient se rendre en territoire ennemi, au-delà du mur magique séparant les territoires. S’ils réussirent à passer grâce à de nombreux sacrifices de la part des hommes de l’armée de l’Empire qui affronta les troupes ennemis de manière à créer un accès vers le mur pour les onze héros, les choses se gâtèrent une fois de l’autre côté : réduit à survivre tant bien que mal la peur au ventre, après de nombreux jours sans repos, le groupe des onze se sépara en deux parties opposées. Quatre restèrent affronter l’ennemi, finalement avec succès, et sept abandonnèrent et repartir vers l’Empire. Mais au retour des quatre victorieux, l’accueil de ces sept là de l’autre côté du mur ne fût pas celui auquel on aurait pu s’attendre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après la fin de la partie sur le comte Barestar, et alors qu’on s’attendait à reprendre l’histoire en compagnie d’un Köinzell se lançant à l’attaque du troisième « héros », l’auteur nous prend au dépourvu en consacrant plusieurs chapitres (le premier tiers de ce tome) à un flash-back très intéressant sur la guerre d’il y a 15 ans, plus précisément sur la quête des « onze lances ». On y voit ainsi Köinzell se battre aux côtés de ses compagnons de l’époque, ceux-là même qui l’ont trahi et qu’il chercher désormais à abattre, et le gros intérêt de cette partie est de voir comment celui-ci est passé du statut d’humain à celui de semi elfe aux pouvoirs magiques. Après cela, l’histoire reprend son cours là où on l’avait laissée et c’est maintenant le marquis Glenn qui est la nouvelle cible de Köinzell. Etonnement, on imaginait plutôt celui-ci être le dernier des « héros » qu’irait tuer le semi elfe car c’est le seul à paraître aussi intelligent, aussi bien organisé, aussi fort, mais également aussi emprunt de rédemption ! Il porte le poids de sa trahison et a depuis passé sa vie à maintenir la paix et l’Empire pour se racheter : autant dire que par rapport aux autres couards que sont les sept héros, il était jusqu’ici le seul à mériter un peu de notre sympathie. Mais l’affrontement a donc lieu dans ce tome et les dernières planches apportent d’ailleurs un choc étonnant ! C’est décidément le tome des surprises scénaristiques, et les graphismes ne sont pas en reste : malgré quelques défauts, l’auteur exécute de ses instruments de dessin une partition visuelle remarquable, que ce soit pour la mise en scène générale, les plans, le dynamisme des mouvements et du découpage, ou plus simplement pour le tramage et la précision du trait, ainsi que le niveau de détail important. Malgré un schéma qui pourrait être répétitif, l’histoire ne faiblit pas sur la durée grâce aux tours de force d’un scénario qui continue de nous surprendre et impose définitivement cette série comme une valeur sûre de la dark fantasy.
