L'histoire :
Février de l’an 11 de l’ère Eiroku. Un jeune homme est en train de pêcher quand il voit des soldats poursuivre deux types habillés de façon étrange. L’un des fugitifs meurt d’une flèche dans le dos et l’autre parvient à disparaître en plongeant à l’eau. Un peu plus tard, lorsqu’il rejoint la berge, l’homme se met à discuter avec le pécheur, Natsu, qui l’invite chez lui. Là, l’inconnu explique qu’il est amnésique et qu’il ne se souvient que de son prénom, Ken. Il sait en revanche très bien cuisiner mais ne dit pas que, pour une raison inexplicable, il a plein de connaissances historiques. Natsu propose à Ken de vivre dans sa forge et, rapidement, la cuisine de Ken connaît un certain succès. Toutefois, trois mois complets passent avant que le cuisinier ne découvre que Natsu est en fait une femme qui se travestit. Cela ne change pas pour autant leur relation qui reste telle quelle. Quatre mois plus tard, la réputation de la cuisine de Ken est si grande qu’Oda Nobunaga se déplace à la forge : il souhaite emmener Ken avec lui. Le cuisinier n’a pas vraiment le choix : en cas de refus, lui et Natsu seront exécutés. Ken parviendra-t-il à rester en vie en tant que chef de Nobunaga ? Saura-t-il garder le secret de ses connaissances et retrouver la mémoire ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alors qu’il nous envoie les papilles en enfer avec Hell’s kitchen, Mitsuru Nishimura nous propose avec ce Chef de Nobunaga un autre manga culinaire. Néanmoins, il ne s’agit pas d’une redite car, en dehors du personnage principal qui se retrouve dans le passé, il n’y a pas ici de touche fantastique : on suit un véritable cuisinier qui se fait remarquer par le célèbre Nobunaga qui va en faire son chef attitré. Le ton se veut plus réaliste, plus sombre et plus mature : en mélangeant le contexte historique, les guerres et les meurtres, la « recette » fonctionne vraiment bien. On ressent pleinement le suspense tout autant qu’on salive devant les plats, qu’ils soient d’époque ou avec une présentation moderne. De plus, l’auteur a bien potassé son sujet et Ken (le chef, donc) doit composer avec le fait que certains ingrédients (comme la pomme de terre) ou certaines techniques (la découpe d’anguille par exemple) ne sont pas encore connues à l’époque où il se trouve. Dans un autre genre (la médecine en l’occurrence), cela rappelle le pitch de Jin, mais version cuisine. Cela nous permet donc de nous cultiver aussi, ce qui est toujours bon à prendre ! En ce qui concerne les graphismes, Takuro Kajiwawa nous livre un travail de qualité, lui aussi plutôt réaliste, qui colle parfaitement au récit : les décors nous plongent dans le temps, les personnages sont charismatiques et les plats sont alléchants. Un manga aussi beau que bon !