L'histoire :
Petits enfants, Utsutsu et Yume voyaient leur père battre leur mère régulièrement avant de s’en prendre à eux. Ils avaient beau espérer que cela ne soit qu’un mauvais rêve, rien ne changeait et ils devaient encaisser les coups. Un jour, leurs parents divorcèrent : leur père s’en alla et leur mère les négligea pour sortir avec des hommes plus jeunes. Maintenant, Utsutsu ne vit que pour sa petite sœur qu’il veut protéger envers et contre tout. Aujourd’hui, ils sont en train de rentrer de l’école quand ils croisent une étrange femme qui leur conseille de rentrer avant l’arrivée de papillons rouges. Ils ne comprennent pas ses paroles mais, en voyant une voiture les klaxonner, Utsutsu ordonne à Yume d’aller l’attendre dans le parc non loin de là. La demoiselle s’exécute et, alors qu’Utsutsu passe un mauvais quart d’heure avec le conducteur de la voiture qui est son père, Yume se transforme en monstre au contact de gros papillons rouges...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sayaka Mogi fait une entrée fracassante avec cette histoire d’horreur à l’ambiance sombre, violente et même malsaine par moment. On a d’abord le droit à un flashback nous racontant l’enfance d’Utsutsu et Yume qui ont subi des mauvais traitements par leurs parents (passages à tabac, humiliations, abandon..) en mettant en scène des oursons en peluche : le décalage entre le côté mignon des oursons et l’horreur de la situation met assez mal à l’aise mais parvient bien à nous plonger dans cette atmosphère de peur et de violence. Cela donne le ton pour la suite qui n’adoucit pas du tout les choses : à cause de papillons qui inoculent le virus pupa à Yume, celle-ci se transforme en montre cannibale et, pour la sauver, Utsutsu doit devenir une pâture vivante. Des êtres fragiles et brisés qui sont capables de commettre les pires massacres, une relation frère-sœur ambiguë (surtout lorsqu’on voit la façon dont Yume mange son frère...), des personnages secondaires sadiques : voilà un bon mélange qui propose autant de scènes sanguinolentes qu’une ambiance glauque, dérangeante et angoissante. Malgré l’horreur des choses, on est happé par une spirale de violence, on ne parvient pas à détourner le regard et, si on parvient à garder le cœur accroché, la lecture reste aussi hypnotique qu’éprouvante. Les graphismes accentuent le côté épouvantable de l’histoire avec des massacres terribles, des personnages au corps frêle qui se livrent à des atrocités ou subissent des tortures sanglantes et une absence de décors qui fait perdre ses repères. Terrible mais palpitant !
