L'histoire :
Dans sa jeunesse, Kinji Nninomia a fait des placements financiers qui lui rapportent suffisamment d’argent pour que, à 24 ans, il puisse mener une vie de NEET (Not in Education, Employment or Training, terme qui désigne au Japon les inactifs qui n’ont pas l’âge de l’être). Loin de se sentir seul, le jeune homme se félicite d’un tel succès et méprise tout le monde. Aujourd’hui, il est en train de rire en pensant à ceux qui triment sous la pluie quand un trou apparaît sous ses pieds... Kinji se retrouve alors sans le sou dans un monde peuplé de créatures humanoïdes. Quatre mois plus tard, il travaille comme un esclave dans une société d’extraction de minerai. Il se lamente sur son sort et ne fait pas beaucoup d’efforts au travail. Toutefois, il finit par avoir une bonne idée pour se faire de l’argent. Il embobine un collègue pour lui servir de larbin, mais cela risque de ne pas être suffisant pour l’aider à sortir de sa condition...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Une histoire d’heroic fantasy, c’est une grande aventure avec la plupart du temps un groupe de héros qui mène une quête honorable... Mais pas ici ! Déjà, il n’y a qu’un personnage principal et les autres ont des rôles secondaires. Et l’intéressé est fainéant, manipulateur, dépourvu d’empathie et filou. Quant à son but, il ne s’agit que de mener une vie de pacha... L’anti-héros dans toute sa splendeur et dans une non-aventure ! Et que dire du traitement capitaliste et prolétaire de l’intrigue ? C’est ce qui fait toute l’originalité de l’histoire et son côté décalé. Le monde du travail appliqué à l’heroic fantasy, il fallait y penser et oser proposer ce concept barré et inédit. Ceci est bien évidemment à prendre au second degré, l’humour (notamment l’autodérision) étant clairement le leitmotiv de la série. L’intrigue surprend mais tient bien la route, l’idée de base est incroyablement efficace, réussie et même naturelle, et elle bénéficie aussi d’une touche de modernité bien pensée. Le tout est en outre servi par des dessins réalistes, fournis et charmants. Un bon dépoussiérage du genre !