L'histoire :
A Bordeaux, un milliardaire a racheté les quatre plus gros clubs de football pour les fusionner et donner le Metropolis Bordeaux FC. Suite à cela, des sélections ont lieu parmi les jeunes adhérents dans le but de créer des équipes capables de remporter les championnats juniors, et tous ceux qui ne satisfont pas entièrement l'entraîneur en chef vont être remerciés. Ce n'est pas du goût de l'entraîneur assistant, Adrien, qui pense que le but d'une école est de former les jeunes en fonction de leur potentiel et pas seulement en se basant sur les résultats actuels. Lors de l'inauguration de la nouvelle boutique du Bordeaux FC en présence des deux hommes et du milliardaire possédant le club, l'intervention de la fille de ce dernier va permettre à Adrien d'avoir la chance de former sa propre équipe, constituée de joueurs rejetés par le circuit officiel. Face aux équipes A, B, C et D déjà constituées par l'entraîneur principal, Adrien formera donc une équipe aux antipodes de la vision qu'a l'entraîneur de ce que doit être un « bon » joueur, une équipe de rebus, l'« équipe Z », qui devra affronter dans 3 mois une sélection officielle, avec en jeu la place d'entraîneur principal et une intégration pour les joueurs non licenciés... Hugo est un adolescent dont la situation familiale est tendue. Avec des parents qui passent leur temps à se disputer, le garçon préfère s'entrainer dehors à dribbler et à jongler avec son ballon de foot. Son talent attire l'œil de Majid, un autre adolescent lui aussi fan de football. Ce dernier vient juste de claquer la porte de son club : s'il est considéré comme talentueux, il ne veut pas pour autant rester dans un club qui ne veut plus accepter son frère handicapé qui joue pourtant bien mais cause parfois quelques soucis. Les deux garçons s'affrontent dans la rue, l'un comme l'autre appréciant de trouver quelqu'un faisant montre d'autant de passion et de talent. Leur duel se termine devant la boutique du FC où la fille du milliardaire les repère et leur propose de venir participer aux sélections de la fameuse équipe Z. Pour Hugo qui a raté les sélections, c'est une seconde chance, mais va-t-il la saisir ? Son manque de confiance en lui semble le plus grand obstacle, mais Majid qu'il retrouve le jour des sélections, et d'autres joueurs par la suite, vont l'aider à lui donner la niak...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le « global manga » continue de se développer, preuve en est cette nouvelle série de football éditée par les jeunes éditions Kotoji (à qui l'on doit jusqu'ici le retour d'une certaine bande dessinée chinoise en France avec des titres comme Blood & Steel, Oldman ou encore Crystal sky of yesterday). La maison d'édition continue donc de se démarquer du gros du marché en proposant ce titre créé par le studio Makma : Edmond Tourriol et Daniel Fernandes au scénario ainsi qu'Albert Carreres au dessin. Arrêtons tout de suite les mauvaises langues des détracteurs par défaut de ce type de manga « non asiatique » : L'équipe Z est plutôt réussi, que ce soit au niveau des dessins ou celui du scénario. Alors certes, le style « à l'européenne » est immédiatement identifiable et rappellera de suite des titres comme Urban rivals (évidemment : c'est le même studio Makma qui l'a réalisé) ou encore Head trick, et l'histoire donne parfois dans le stéréotype exagéré, mais rien de rédhibitoire là-dedans, car au final la formule fonctionne bien. Il faut dire que les auteurs n'en sont pas à leur coup d'essai dans le milieu du 9e art, que ce soit avec Hand 7 en 2007 pour Albert Carreres ou d'autres titres pour les USA ou l'Espagne, ou avec Zeitnot en 2007 également pour Edmond Tourriol (et d'autres titres de foot en BD comme Zlatan Style ou Bancs de touche en collaboration avec Daniel Fernandes). Bref, une équipe qui sait ce qu'elle fait et où elle va. Et cela se ressent avec un récit mené tambours battants, qui ne rame pas et ne se perd pas en cours de route : on sent que le scénario a déjà été construit dans son ensemble et que les auteurs n'avancent pas dans le flou. Les protagonistes sont attachants et, même s'ils rappelleront par beaucoup d'aspects ceux de Captain Tsubasa (d'ailleurs, parler ici d'un « Olive et Tom à la française » n'est pas du tout exagéré) et sont souvent un peu « too much », l'histoire ne s'en trouve que plus dynamique et finalement plus intéressante. Au dessin, la performance est là-encore d'un très bon niveau, que ce soit concernant la construction et le dynamisme des planches, le rendu des mouvements et des actions footballistiques, le choix de l'orientation des plans, le design des personnages, les décors, le tramage... Loin de se lancer à corps perdu dans des matchs interminables, le récit propose pour l'instant de suivre la construction d'une équipe partie de nulle part (il s'agit d'une sélection effectuée parmi les joueurs recalés par le circuit officiel), et on apprécie que l'accent soit mis plus sur les personnages, leur histoire et leur caractère, que sur le sport en lui-même. On s'attache ainsi aux protagonistes et l'on ressent d'autant plus l'envie de les voir vaincre l'adversité, ce qui rendra probablement les matchs beaucoup plus prenants lorsque ceux-ci arriveront enfin. Prévu pour un premier cycle de trois volumes (la série continuera si le succès est au rendez-vous), L'équipe Z dispose en résumé ici d'un premier opus introductif tout à fait réussi, où l'on sent transpirer toute la passion des auteurs pour le football, et qui nous motive en vue de la prochaine rencontre avec le tome 2 !
