L'histoire :
Aliocha Karamazov, aspirant prêtre, s’apprête à revoir son père et ses frères. Tous ont été séparés il y a de nombreuses années, et les retrouvailles s’annoncent mouvementées. Lorsque Aliocha retrouve enfin les siens, la conversation est assez houleuse : son père Fiodor se dispute avec son frère Mitia à propos de l’héritage et d’une femme, sous le regard de son autre frère, Ivan, qui ne fait pas grand cas de ce « combat de coqs » et pense que Dieu n’existe pas. La situation dégénère quand Mitia frappe son père et continue à le malmener une fois ce dernier au sol. Le père Zosime, père spirituel d’Aliocha qui l’a accompagné, tente de calmer le jeu en se mettant à genoux et en priant pour le pardon de Mitia. Celui-ci déguerpit alors, sous le regard catastrophé d’Aliocha qui ne s’attendait pas à une telle discorde. Il est encore loin d’imaginer qu’un parricide ne va pas tarde à se produire...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les frères Karamazov, dernier roman de Fiodor Dostoïevski que l’on considère comme le plus abouti, nous montre une famille qui se déchire pour diverses raisons : argent, femme, religion, morale... Chacun des frères a choisi une voie différente et, en revenant auprès de leur père, leurs visions du monde et des choses se dévoilent et se heurtent violemment. Néanmoins, il faut y voir bien plus loin qu'une simple affaire de famille. Les thèmes abordés dénoncent une société injuste, des hommes qui perdent foi et espoir, et un destin cruel. En réalité, la famille est une métaphore du peuple russe du XIXe siècle avec ses souffrances, ses interrogations et ses défauts. Le récit fait tout à fait honneur au roman d’origine, aussi bien par une narration fluide que par l’exposition claire des sujets de réflexion. L’histoire se lit sur plusieurs niveaux sans jamais ennuyer, c’est très bien fait. De même, les dessins sont bien réalisés et, même s’ils exagèrent un peu les traits des personnages, nous montrent bien la Russie et la vie de l’époque. Une très bonne adaptation, donc.