L'histoire :
Aujourd’hui, la jeune Ririchiyo emménage dans une résidence particulière, la maison Ayakashi, réservée à une élite tout aussi particulière. Pour avoir le droit d’y séjourner, il faut en effet être d’une famille riche et influente, et avoir de grandes aptitudes. Mais ce ne sont que les critères officiels car d’autres choses, secrètes aux yeux des non-initiés, rentrent en ligne de compte... Pour assurer la sécurité des résidents, la maison Ayakashi offre même un service de garde du corps personnel. Appelé secret service, chacune de ces personnes est entièrement dévouée tant au bien-être qu’à la sécurité du résident dont elle a la charge, et fait donc le majordome tout autant que le protecteur. Mais si Ririchiyo a désiré séjourner là pour son entrée au lycée, c’est afin de pouvoir vivre seule loin de sa famille. Il faut dire que la jeune fille a quelques soucis relationnels avec ses parents et tous ceux qui l’entourent et la considèrent en fonction de son statut en non en tant que personne. Ririchiyo a ainsi développé au fil du temps un franc-parler cassant qui lui permet de couper court à des relations qu’elle sait de bases biaisées par son titre d’héritière, et qui l’amène la plupart du temps à se montrer méchante avec les gens sans vraiment le vouloir, ce qui lui mine ensuite le moral. Car en réalité, Ririchiyo est une jeune fille profondément gentille... Alors qu’elle avait refusé d’avoir un secret service à ses côtés, un jeune homme du nom de Miketsukami se présente à elle, pleurant de joie de la rencontrer. D’après lui, cela faisait longtemps qu’il attendait de pouvoir la servir, mais la jeune fille ne voit pas à quoi il peut bien faire allusion. Ririchiyo refuse tout d’abord que Miketsukami s’occupe d’elle, mais comme ce dernier lui demande de le tuer si elle ne veut pas de lui, la jeune fille finit par le laisser faire ce qu’il veut : de toute manière, malgré tous ses refus, la ténacité du jeune homme reste inébranlable. Petit à petit, Ririchiyo va accepter la présence de Miketsukami à ses côtés et s’ouvrir à lui... Un soir, des cambrioleurs s’introduisent dans la résidence et vont découvrir à leurs dépens que les habitants et leurs gardes du corps cachent tous un secret : ce ne sont pas de simples fils et filles de riches, mais des descendants d’anciens yokai qui ont hérité de leurs pouvoirs...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alors que l’histoire commence comme une comédie sentimentale plutôt classique, la fin du premier chapitre amène rapidement une surprise de taille qui fait complétement basculer la vision que l’on avait du récit. En fait, la maison Ayakashi que l’on croyait réservée à l’élite des jeunes gens de la haute société est en secret une résidence sécurisée pour descendants métisses d’humains et de yokai ! Et le majordome garde du corps particulier de chaque résident, qu’on appelle un secret service, est lui aussi doté de pouvoirs surnaturels... Mais l’histoire ne part pas pour autant dans le fantastique pur : cela ne reste qu’accessoire pour le moment, car ce sont bien les sentiments et les relations entre l’héroïne et son valet particulier qui sont au centre du récit. Ririchiyo est en effet la seule de sa famille chez qui les pouvoirs de son ancêtre se sont réveillés, et ses parents la préservent donc depuis sa naissance comme une princesse, l’admirant autant qu’ils la craignent. La jeune fille n’a pas toujours eu conscience de tout ce que cela impliquait, et tout ce protocole autour d’elle s’est parfois montré trop pesant lorsqu’elle était une jeune enfant, la poussant à envier sa jeune sœur dont la vie était normale. Et c’est lorsqu’elle a fait part de ces états d’âme à ses parents que Ririchiyo a découvert la considération qu’ils avaient pour elle, ce qui l’a poussée à vouloir finalement vivre loin de sa famille... Malgré ce qu’on pourrait croire, le ton de la série est pourtant loin d’être complétement sombre car l’humour y est omniprésent grâce à toute une galerie de personnages secondaires assez barrés et à des gags de répétition efficaces. Sans compter que l’héroïne elle-même a pris l’habitude de se défendre grâce à un franc-parler bien cassant ! Il y a même un tout petit peu de fan-service, et l’un des protagonistes s’amuse d’ailleurs à mettre cela en avant en nous gratifiant d’un « maniac ! » dès qu’elle repère un stéréotype du genre. Ce qui est dommage, c’est que la couverture est trompeuse à ce sujet et semble nous dire que le titre va nous montrer une jeune fille sexy aux prises avec son bodyguard, ce qui pourrait bien en arrêter plus d’un, alors que ce n’est finalement pas du tout la teneur principale du récit. On regrettera aussi qu’avec toutes les références à différents yokai, l’éditeur n’ait pas mis d’astérisque pour nous prévenir à chaque fois de la présence de clés de compréhension, qui sont pourtant bien présentes à la fin du volume mais qu’on ne découvre qu’après avoir terminé la lecture ! Ce petit détail fait qu’on passe notre temps à se dire qu’ils auraient quand même pu y penser, pour ne découvrir qu’au dernier moment que c’était en effet le cas, dommage... Du point de vue des dessins, la mangaka s’en sort bien malgré un trait qui manque un peu de personnalité. On déplorera quelques copier-coller d’images (certains clairement faits exprès pour donner dans le comique de répétition et qui ne sont pas dérangeants, et d’autres qui semblent surtout avoir été placés pour faire gagner un peu de temps !), ainsi que beaucoup de fonds vides et de décors simplistes. Rien de rédhibitoire néanmoins. En se montrant tour à tour drôle ou émouvant, comique ou comédie romantique, le titre nous offre en tout cas un cocktail agréable et se démarque un peu du lot. On attend de voir si la suite continuera sur cette bonne lancée tout en gommant ses quelques défauts pour décoller complétement.
