L'histoire :
Ririchiyo vient d’emménager dans la résidence Ayakashi où vivent en secret des héritiers de yôkai, c’est-à-dire des réincarnations dans des corps humains de l’esprit de ces créatures légendaires. Chaque résident se voit attribuer un secret service, un garde du corps lui aussi à moitié yôkai. C’est Miketsukami qui sert Ririchiyo, mais celui-ci est tellement dévoué qu’il met la jeune fille mal à l’aise, d’autant plus qu’elle n’a pas l’habitude des relations humaines. Il faut dire que son caractère est spécial : même quand elle voudrait dire quelque chose de gentil, elle ne peut s’empêcher de prononcer des paroles désagréables. Les jours passent et Ririchiyo apprend à connaître les résidents et le secret service de chacun, et notamment le sien. Un soir, un des résidents absent jusqu’ici refait surface : Sorinozuka. En le voyant, Ririchiyo est prise d’un étrange malaise. Elle est assaillie de souvenirs qu’elle n’a pas vécus et a l’impression que le monde autour d’elle est complétement faux. Elle se réveille plus tard en pleurs, après avoir rêvé de quelque chose de déchirant, une histoire où un homme ressemblant à Miketsukami et dont elle était amoureuse se faisait tuer. A son chevet, Miketsukami lui déclare alors qu’il veut bien devenir pour elle celui dont elle se souvient, et en acceptant ce pacte, Ririchiyo décide de faire comme s’il ne s’était rien passé auparavant, afin de ne plus souffrir...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le tome précédent s’était terminé sur une grosse claque pour le lecteur, de celles qui rebootent totalement une série, aussi est-ce dans le flou le plus total que l’on entame la lecture de ce nouveau volet. Et là, encore une fois l’auteur nous prend à revers : le scénario semble avoir recommencé au début ! Nous voilà donc en train de relire plus ou moins la même chose que dans le premier chapitre de la série, avec néanmoins un rythme beaucoup plus rapide, des scènes différentes et l’impression que quelque chose cloche... Et la fin du premier chapitre confirme cet état de fait lorsque l’héroïne est violemment troublée par des souvenirs qui ne sont pas vraiment les siens... mais qu’on connaît bien puisqu’ils sont ceux de la Ririchiyo que l’on a suivie jusque-là ! Durant le reste du volume, la vérité s’esquisse doucement et confirme l’une des théories évoquées dans les précédents volets : les personnages se sont réincarnés et ont recommencé une nouvelle vie qui les a menés au même endroit, dans la maison Ayakashi. Mais ce n’est pas aussi simple, car tous n’ont pas suivi le même chemin : certains ont oublié, d’autres se rappellent, et d’autres encore ne sont pas morts lors de leur dernière incarnation et sont donc les mêmes mais plus vieux... La chose est surprenante et déroutante aussi, car on s’était attaché aux anciens personnages et, s’ils sont plus ou moins les mêmes, tout ce qui a été modifié nous laisse quand même l’impression de repartir à zéro et le lien qu’on avait créé avec eux n’est plus aussi fort. Dans ce 5ème volet, les choses reprennent doucement : ces chapitres servent principalement à mettre en place ce second cycle de l’histoire. On reste intrigué, curieux d’apprendre ce qu’il s’est passé pour en arriver là, mais il est vrai que l’on reste pour le moment moins accroché qu’auparavant. Les planches aussi déçoivent légèrement en se contenant du minimum syndical... Globalement, la lecture n’est donc pas aussi passionnante que dans les précédents volets mais on reste tout de même dans l’histoire et nul doute que la suite saura nous raccrocher un peu mieux. En tout cas, il faut saluer la prise de risque de l’auteur qui aura su nous surprendre ; espérons que tout cela n’était que pour mieux préparer quelque chose d’encore plus fort. Wait and see...