parution 09 juin 2016  éditeur Kurokawa  collection Kurokawa shonen
 Public ado / adulte  Mots clés Aventure - Action / Fantastique - Etrange / Shônen

Sukedachi 09 T1

Pour lutter contre les crimes toujours plus violents, le Japon édicte une loi : des tueurs, les Sukedachi, exécuteront les pires criminels de la manière dont ils ont tué leurs victimes. Un récit qui interroge sur la vengeance et qui démarre bien.


 Sukedachi 09 T1, manga chez Kurokawa de Kishimoto
  • Notre note Red Star Red Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Red Star Red Star Grey Star Grey Star

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  • dessin Red Star Red Star Grey Star Grey Star

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©Kurokawa édition 2016

L'histoire :

Japon. La crise financière et la baisse continuelle de la natalité ont amené une recrudescence du nombre de crimes, qui plus est de plus en plus sauvages. Pour contrer cette montée de la violence, le gouvernement a tout d’abord instauré plus de sévérité dans les peines de justice, sans réel résultat. Même la peine de mort ne décourage pas les meurtriers et, pire, le ressentiment des familles des victimes a entraîné de plus en plus de crimes de vengeance ainsi que des suicides. Pour mettre fin à cela, le gouvernement a restauré et adapté une ancienne loi féodale stipulant que dans certains cas les familles de victimes pourraient demander une « peine de réparation ». Ni plus ni moins qu’une sorte de loi du Talion, cette dernière permet à un groupe spécial du gouvernement de mettre à mort des criminels de la façon dont ils ont eux-mêmes tué leurs victimes, les proches de ces dernières pouvant alors vivre l’exécution en direct via des lunettes 3D retransmettant les actions du bourreau assermenté par l’État. Ces exécuteurs sont appelé les Sukedachi... Yûji Yamagishi est le Sukedachi n°7. Comme les autres, il a lui-même subi le traumatisme de la perte d’un proche à cause d’un crime violent. Lors de cette expérience, il a d’ailleurs perdu ses bras et ses jambes, aujourd’hui remplacés par des greffes qui l’ont laissé insensible à la douleur. Cette capacité lui permet de mettre à mort les pires criminels sans s’inquiéter des dommages qu’il subit lui-même lorsque ceux-ci tentent de se défendre. La copine de Yûji, Haruka Yanase, est quant à elle journaliste et s’intéresse de près aux Sukedachi, dont le gouvernement garde les identités et les procédures secrètes : seules les familles des victimes les rencontrent et ont par la suite interdiction de parler de ce qu’elles ont vu. Haruka ne sait pas que Yûji, si prudent et si mou dans la vie de tous les jours, est en réalité un Sukedachi des plus efficaces, froid et déterminé lorsqu’il effectue une mission. Lorsque cela arrive, Yûji doit se mettre en totale empathie avec la douleur des familles des victimes pour accomplir son devoir, ce qui peut parfois s’avérer extrêmement éprouvant...

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Sukedachi 09 s’inscrit dans la veine des mangas s’interrogeant sur les concepts de justice, de lutte contre une société de plus en plus violente et prenant place dans une réalité uchronique ou un futur dystopique, comme Ikigami - préavis de mort, ou encore Battle Royale. Néanmoins, dans ce premier tome, même si le récit aborde un peu les concepts d’une justice allant jusqu’à la peine de mort (le 9 du titre y faisant probablement référence dans sa symbolique japonaise, ainsi qu’au nombre d’exécuteurs de la brigade), surtout dans le contexte de la « loi de réparation » qui stipule d’exécuter les tueurs de la façon dont ils ont perpétué leurs meurtres, on se concentre surtout sur l’action et la présentation des personnages via plusieurs exécutions. D’ailleurs, même si on nous montre une brigade d’une dizaine de membres (un chef et les 9 assassins patentés du gouvernement chargés d’exécuter les sentences), le seul que l’on voit agir est pour le moment le héros Yûji, les autres étant relégués à faire de la figuration. Les missions en elles-mêmes se lisent bien mais sont assez convenues, tant dans leur déroulement que dans les personnalités des tueurs. Peu de surprise de ce côté-là donc, mais ce premiers opus prend du temps pour installer les protagonistes et expliquer les concepts de base, aussi reste-t-on indulgent pour l’instant. Plusieurs pistes viennent déjà enrichir le récit : en premier lieu, la copine du héros, Haruka, journaliste qui veut absolument percer les mystères autour des Sukedachi et qui ne sait pas que Yûji en fait partie, et en second l’arrivée de deux Sukedachi débutants que Yûji se voit chargé de former au métier. En dehors de Yûji qui est volontairement « passe-partout » (ce qui facilite d’ailleurs l’identification), la plupart des protagonistes est charismatique. Le trait de Seishi Kishimoto (Satan 666, Blazer drive et plus récemment Crimson wolf) se reconnaît tout de suite mais semble plus agressif, ce qui colle d’ailleurs bien à l’ambiance assez violente. Même si le dessin recèle toujours un peu les mêmes faiblesses dans les proportions des corps ou l’asymétrie de certains visages de temps à autres, le sens de la mise en scène du mangaka est efficace et les mouvements des scènes d’action sont réalistes (hors cas particulier où cela est voulu, comme avec la Sukedachi Koizumi qui a pour particularité d’avoir des articulations extrêmement souples). Qu’on accroche ou pas à son style graphique pas toujours académique, Kishimoto a de toute façon plutôt pour habitude de convaincre ses lecteurs par les univers qu’il propose, et cette fois encore on peut dire qu’il y arrive assez bien. On espère tout de même de voir le récit décoller un peu plus dans le prochain volume, mais nul doute que cela sera le cas. Rendez-vous au tome 2 pour vérifier cela.

voir la fiche officielle ISBN 9782368522820