L'histoire :
Yûji n’a plus de nouvelles de son amie Haru depuis leur dispute. Aussi, lorsque Kôta lui parle d’une journaliste retrouvée suicidée, le jeune homme s’inquiète immédiatement. Ce qu’il ne sait pas, c’est que ce n’est pas elle qui vient d’être retrouvée mais une autre jeune femme, plusieurs journalistes ayant trouvé la mort récemment dans des conditions similaires. En réalité, Haru est enfermée dans le sous-sol de la femme responsable de ces meurtres déguisés en suicides et qui n’est autre que la sœur d’un meurtrier exécuté par peine de réparation. Haru était venue l’interroger dans le but d’écrire un article, faute de pouvoir interviewer un Sukedachi, mais la jeune femme a déjà été traînée dans la boue par un précédent journaliste et se venge depuis à chaque fois que l’un d’eux vient la voir. Heureusement pour Haru, le Sukedachi Kazunari surgit in extremis pour la sauver. Suite à cela, Haru peut écrire un article exclusif, même si le Sukedachi ne lui a pas donné d’interview. Voyant sa volonté de questionner la loi de réparation, sa collègue Mayumi lui propose alors de monter un coup pour discréditer le ministre en charge des exécutions afin de sensibiliser l’opinion publique. Haru se laisse convaincre, mais elle croise ensuite de nouveau la route de Kazunari...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Beaucoup plus orienté sur la réflexion autour du concept de la loi de réparation et sur ses conséquences concrètes que sur l’action, ce deuxième volet met donc en avant des affaires et des événements destinés à faire se questionner le lecteur. Si le procédé est réalisé sans vraiment de finesse, on apprécie pourtant l’effort, cet axe étant essentiel dans ce genre de scénario pour éviter de tomber dans un cliché de récit d’action racoleuse mais sans fond. Ainsi, le rôle des médias et de l’opinion publique est un peu plus mis en avant, et les questionnements de Haru (la journaliste) sur les différences de peines pour un même crime se confrontent aux réponses d’un Sukedachi qu’elle arrive enfin à rencontrer. Le point de vue de familles de tueurs exécutés via la loi de réparation, ainsi que celui de certains meurtriers, sont également mis en avant, nous montrant les conséquences qu’une telle loi peut avoir ainsi que le fait que tout n’est pas toujours blanc ou noir, à l’image de ce papy ayant tué deux adolescents qui avaient eux-mêmes tué son chien par pur sadisme. Au programme des différents chapitres, on a aussi droit aux révélations sur l’ancien Sukedachi n°7, le seul à avoir été tué dans l’exercice de ses fonctions, ainsi qu’à un flashback d’un des premiers chapitres où l’on découvrait les deux nouveaux arrivés dans l’équipe, sauf que cette fois l’auteur raconte l’histoire du point de vue des novices. Il en profite pour reprendre beaucoup de planches, certaines complétement et d’autres retravaillées pour l’occasion, mais il est clair que, si ce chapitre est tout de même intéressant, il sent un peu le déjà-vu. Les dessins sont pour le reste globalement du même acabit que pour le premier opus. En résumé, on apprécie le positionnement scénaristique de cette suite qui développe plusieurs points de vue en parallèle et laisse un peu de côté l’aspect visuel des exécutions en elles-mêmes, ce qui n’est finalement pas le plus important ici. On espère que la suite continuera dans cette veine, tout en y apportant un peu plus de subtilité car les ressorts scénaristiques restent pour le moment assez grossiers.