L'histoire :
Kôta est venu proposer à Yuki, la Sukedachi aveugle, de l’accompagner à un concert. Stressé, le jeune homme en perd ses billets d’entrée, mais finalement c’est Yuki qui l’invite à venir avec elle à une exposition de peinture. Comme elle ne voit pas, elle demande au jeune homme de lui décrire les couleurs, car elle ne peut qu’imaginer ce concept. Kôta tente de lui transmettre les sentiments qu’il ressent en voyant les toiles, en faisant un parallèle entre ses descriptions et les couleurs. Tout se passe bien jusqu’à un tableau représentant un baiser et dont la dominante est rouge. En entendant le nom de cette couleur, le visage de Yuki change d’expression : cela lui rappelle le massacre de ses parents et l’odeur du sang... Peu de temps après, une nouvelle peine de réparation est prononcée : il s’agit d’une servante qui a tué la maîtresse de maison d’une grande demeure. Le lieu est le même que celui où Yuki a vécu son drame, tout comme la méthode d’assassinat et le déroulement des faits ressemblent beaucoup à ceux de l’histoire de la Sukedachi. C’est donc elle qui va s’occuper d’appliquer la peine, mais Kôta a peur que le traumatisme de la jeune fille ne l’empêche de réussir sa mission...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Remettant un peu plus les scènes d’action à l’honneur, ce troisième volet se concentre principalement sur l’histoire personnelle et les traumatismes de plusieurs Sukedachi. Exit donc les questionnements sur la légitimité de la vengeance, il s’agit cette fois de faire plus ample connaissance avec certains des membres de l’équipe que l’on ne connait pas encore. Tout d’abord, on découvre l’histoire de Yuki, la Sukedachi aveugle dont Kôta est tombé amoureux. Son passé traumatisant est intéressant, mais cette fois encore on regrette le manque de subtilité du scénario et une violence gratuite un peu trop présente. Entre le flashback, la naissance de sa relation avec Kôta et l’exécution d’une peine de réparation, cette partie sur Yuki remplit à elle seule la moitié du volume. Finalement, on en retiendra l’histoire d’amour originale, et surtout les techniques visuelles déployées par l’auteur pour nous faire ressentir le monde comme la jeune aveugle. C’est malin, et l’effet est très réussi ! Dans la seconde moitié du tome, on a tout d’abord droit à un chapitre entièrement muet dédié à Ryôko Koizumi, la Sukedachi nouvellement intégrée dont l’histoire tragique qui l’a laissée traumatisée est à l’origine de la loi de réparation. Le côté intéressant est qu’il s’agit d’une tranche de vie tout à fait personnelle et qui n’a rien à voir avec son travail, et aussi ce choix du récit sans paroles. On regrettera juste le côté fan-service inutile avec une scène de douche en introduction (qui plus est en couleurs à l’origine, ce qui augmente encore le côté racoleur). Enfin, une nouvelle affaire de réparation amène sur le devant de la scène Yoshihiko Hagiwara, le Sukedachi maniaque du scalpel. L’ancien médecin nous révèle une partie de son passé mais on ne connaitra la fin de cette partie qu’à la lecture du prochain opus, et on imagine assez facilement que ça sera sanglant. Intéressant par cet approfondissement des différents protagonistes, ce troisième volume désarçonne malgré cela un peu en laissant totalement de côté tout l’aspect réflexion apporté jusque-là par le récit, et en ramenant en force le côté hyper violent ainsi qu’un peu de fan-service tout à fait dispensable vu l’ambiance. Tout cela était-il preuve d’une descente dans les sondages au Japon lors de la prépublication ? En tout cas, on espère que ce manque d’équilibre des différents aspects du récit se verra réparé dans l’opus suivant mais, à deux tomes de la fin, il est possible que la série ne tienne finalement pas toutes ses promesses...
