L'histoire :
Après son altercation avec Hagiwara, Yûji décide d’en apprendre plus sur son collègue Sukedachi et tente de comprendre le sens de ses paroles. Accompagné de Ryôko et de Kôta, il rend donc visite à d’anciens patients de Hagiwara, de l’époque où il était encore le chirurgien le plus réputé de sa profession. En discutant avec ces derniers, il découvre un Hagiwara radicalement différent de son psychopathe de collègue. Petit à petit, il commence à mieux appréhender de quoi ce dernier parlait en évoquant « un autre lui-même », et ces paroles faisant écho à la situation actuelle de Yûji résonnent de plus en plus en lui... Plus tard, Yûji est toujours hanté par ces paroles et se réveille un matin en ayant la surprise de ressentir de la douleur en se coupant à la main, alors même qu’il n’avait plus aucune sensation depuis sa greffe 16 ans auparavant. Puis, c’est carrément un dédoublement de la personnalité qu’il subit lorsque ses propres bras tentent de l’étrangler ! Avec le traumatisme de son accident de jeunesse et de la greffe qui s’en suivit, Yûji n’est vraiment pas au top de sa forme lorsqu’il apprend que l’association anti peine de mort qu’avait créée son père refait parler d’elle et se voit soupçonnée d’attentats...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Décidemment, il n’y aura pas eu jusqu’ici deux tomes identiques pour cette série ! Cette fois, après la fin de la partie entamée au volume précédent, le scénario se concentre sur des groupes d’opposants à la peine de mort et à la loi de réparation. On y aborde l’aspect politique (un groupe d’opposants extrémistes est supporté en secret par un homme qui brigue la place de ministre de la justice), les idéaux des uns et des autres (à travers un autre groupe d’opposants mais aussi de nouveaux flashbacks concernant les Sukedachi), mais aussi d’une certaine manière la vie personnelle de certains des hommes en question. Le principal dans ce cas est le père de Yûji (le Sukedachi héros principal de l’histoire) qui, s’il a créé une organisation de lutte contre la peine de mort, s’est par ailleurs montré un père violent et intolérant, toute la frustration causée par ses drames personnels et son combat s’étant retrouvés à l’époque reportés sur ses enfants. En plus, le récit nous fait comprendre qu’il y a beaucoup plus de liens entre les protagonistes que ce que l’on pensait, eux-mêmes ne semblant pas toujours être au courant. Ainsi, le père de Yûji est lié par son organisation à l’un des Sukedachi, Yûji a déjà croisé la route de Ryôko (la nouvelle recrue) dans sa jeunesse mais ils ne semblent pas s’en rappeler, et on découvre aussi des choses sur le chef de la brigade et sur le commissaire divisionnaire de la police. Le mangaka complexifie donc son scénario, parfois de manière un peu exagérée (disons que certains de ces liens sonnent un peu faux), mais apporte aussi une nouvelle dimension lorsque l’on commence à suspecter la présence d’un traître, voire d’un criminel, au sein de la brigade. D’ailleurs, il n’est même pas certain que ces deux rôles soient joués par une seule et même personne... Que ce soit le dessin de couverture ou certains détails par la suite, beaucoup de choses nous poussent à croire que Hagiwara, le Sukedachi médecin, ne serait pas étranger à tout cela, mais vu le rebondissement de fin de volume, il se pourrait aussi que cela ne soit qu’une fausse piste volontairement mise en avant par l’auteur. Quoi qu’il en soit, tout cela rend le récit très prenant tout au long du volume, et renoue en quelque sorte un peu avec les questionnements sur la légitimité de la loi de réparation et ses possibles dérives (on en découvre d’ailleurs également une nouvelle cette fois-ci), questionnements dont on regrettait la disparition dans le précédent opus. Si on peut s’en réjouir, ainsi que de la nouvelle tournure du scénario, on remarque néanmoins que la série semble avoir du mal à apporter une cohérence à l’ambiance du récit d’un volume à l’autre. On se demande ainsi cette fois encore si ces différents ajustements sont juste un manque de cohésion dans les idées de l’auteur, ou bien émanent de recadrages de l’orientation du scénario suite aux votes des lecteurs au Japon lors de la prépublication. Il y a donc encore une fois pas mal de bonnes idées dans ce volet, ainsi que pas mal de maladresses pour les mettre en avant, ce qui reste une constante depuis le début. Sachant que la série touche à sa fin, et que l’accroche de fin de celui-ci nous laisse sur un retournement de situation vraiment impactant et une révélation choc qu’on ne nous explique pas encore, il est certain de toute manière qu’on sera là pour découvrir la fin du récit dans le tome 5.