L'histoire :
Il y a un an, la famille de Mahiro a été tuée par un cambrioleur que la police n’a hélas pas arrêté, faut de piste. Depuis, le jeune homme est obnubilé à l’idée de retrouver celui qui lui a volé ses proches pour lui faire payer son crime. Cela fait maintenant un mois que Mahiro ne vient plus au lycée et même son meilleur ami, Yoshino, n’a pas de nouvelles de lui. Ce dernier se rend sur la tombe de la famille de Mahiro en se demandant où a bien pu passer son ami quand une femme qui se présente sous le nom d’Evangéline Yamomoto l’aborde. Cette dernière a l’air particulièrement louche et explique être à la recherche de Mahiro. Comme Yoshino n’a rien à lui dire, la jeune femme s’impatiente et braque donc un pistolet sur le jeune homme. C’est alors qu’une nuée de papillons se met à les entourer, ce qui est plutôt étonnant vu que c’est le mois de novembre et qu’il neige. Yoshino profite de la surprise d’Evangeline pour la désarmer en lui mettant un coup de parapluie mais la jeune femme reprend l’avantage rapidement en le pointant avec un fusil à pompe. Heureusement, c’est à ce moment que Mahiro fait son apparition : celui-ci a des pouvoirs magiques et parvient à sauver son ami en neutralisant la jeune femme. Il va ensuite lui expliquer que le monde est en danger et qu’il s’est allié à une princesse sorcière particulièrement puissante : en échange de son aide, la demoiselle lui trouvera l’assassin de sa famille...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En feuilletant ce volume, on est d’emblée frappé par la ressemblance avec les graphismes de la série Le prince des ténèbres : c’est bien simple, on a même l’impression de revoir certains des protagonistes de cette autre titre tant les dessins sont identiques, alors que ce ne sont pas les mêmes dessinateurs. Néanmoins, la qualité est plutôt soignée : la mise en scène est dynamique, les jeux de contrastes sont intéressants et les personnages sont aussi attractifs qu’expressifs. Leurs tenues font certes fashion victim mais le style fait preuve d’une certaine attention et les protagonistes évoluent dans des pages fournies où les décors ne manquent pas de détails. Par contre, certains défauts sont assez gênants, comme par exemple un personnage qui fait apparaitre un fusil à pompe comme Highlander fait surgir son sabre de nulle part, pour ne citer que cela. Pour en revenir à l’histoire, on retrouve là Kyo Shirodaira, dont on a déjà pu apprécier le travail sur Spiral et Vampire chronicles. Hélas, la déception ne tarde pas à pointer son nez car le scénario s’avère rapidement ridicule et peu intéressant : un jeune homme veut tuer l’assassin de sa famille et va s’allier à une princesse sorcière isolée sur île déserte qui lui promet de retrouver l’homme s’il l’aide à sauver le monde, le duo devant être rejoint par le meilleur ami du jeune homme. Cette histoire de vengeance sur fond de monde en danger n’est déjà pas très alléchante mais le traitement du récit se charge d’achever le lecteur. Non seulement les personnages ne parlent pas de façon naturelle, mais en plus leur faire citer du Hamlet à tout bout de champ n’est absolument pas crédible. De plus, leur comportement manque lui aussi de crédibilité et, malgré leur expressivité, ils ne parviennent pas à se monter attachant. Pour ce qui est des demoiselles, celles-ci sont là surtout pour le fan-service, même la princesse qui ne sert pas à grand-chose d’autre et ce, de l’aveu même d’un autre personnage. Si on ajoute à cela les desseins du méchant qui s’annoncent déjà voués à l’échec, on ne peut pas dire que le scénario fasse plaisir. Pour nous achever, certains dialogues sonnent vraiment mal et on a même droit à des petits soucis avec l’adaptation. Bref, tout comme les protagonistes de l’histoire, citons Hamlet avec sa fameuse réplique : être ou ne pas être ? Il semble que le second choix aurait été meilleur pour cette série.