L'histoire :
Depuis l'incendie de l'entreprise Daitomé qui a coûté la vie à ses parents, Shigeji s'exprime très peu. Alors qu'il se trouve devant l'endroit où sa société a son prochain chantier, il échange quelques mots avec Masaru. Il évoque une légende que lui a racontée Ritsu, celle de Chiisakobé où le serviteur d’un empereur s’était retrouvé à cause d’une erreur de sa part à élever de nombreux enfants. Masaru ne comprend pas vraiment où Shigeji veut en venir et lui demande s'il a l'intention de véritablement reprendre Daitomé. Avant que le fils des défunts patrons ne réponde, le contremaître avoue sérieusement douter à la vue de l'apparence négligée de Shigeji et aux longues disparitions de ce dernier les années précédentes. Quelques jours plus tard, en revenant du travail, Shigeji croise Yuko, la jeune femme qui s'occupe des enfants qu'il a recueillis chez lui. Celle-ci l'encourage et lui dit avoir confiance en lui...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dénicheur de perles avant-gardistes ou de classiques du manga, l'éditeur poitevin Le Lézard Noir a eu le nez creux en publiant la série Chiisakobé de Minetaro Mochizuki. Cette adaptation surprenante d'un roman a même eu les honneurs de figurer parmi la sélection officielle de l'édition 2016 du festival d'Angoulême. Le premier opus débutait par un drame avec la mort des parents de Shigeji. Tantôt amusant, tantôt émouvant, le récit avait su nous embarquer avec sa galerie de portraits finement travaillés. Dans cette suite, c'est Shigeji qui est mis un peu plus en avant que les autres protagonistes. Va-t-il se décider à prendre en main la société que ses parents ont dirigée si longtemps ? Entre les difficultés économiques, les peines qui le rongent et les bouches à nourrir à la maison, il doit faire des choix, lui qui a passé plusieurs années à vagabonder autour du monde. Par bribes, nous en apprenons un peu sur les liens tissés entre Shigeji et Ritsu. La manière dont les relations entre les personnages sont présentées et évoluent est vraiment réussie et se montre d'une subtilité rare. Avec Chiisakobé, Minetaro Mochizuki a aussi poursuivi sa mue avec un dessin d'excellente facture. Ses cadrages sont d'une lisibilité rare, certains plans d'une précision inédite et le chara-design efficace. Chiisakobé est une invitation au lecteur, celle du plaisir de lire et de vivre quelques instants au côté de Shigeji, Ritsu, Yuko et les autres. Excellent.