L'histoire :
Assis sur un banc, Hashi observe au loin Hana se prendre la tête avec un type inconnu. Il la voit ensuite s'approcher de lui, l'interroge sur l'identité de son interlocuteur et lui fait une réflexion sur sa jupe courte. Après s'être quelque peu joué de lui, Hana lui explique que, avant d'arriver au centre, elle avait intégré un séminaire bizarre de développement personnel. Comme toujours, leur discussion se termine par une dispute. De retour au centre, Hashi s'inquiète de l'absence répétée du Docteur Tamaki. Il apprend aussi que Hideo a sauté du toit et se trouve alité par la force des choses. Ce dernier va bien et, du fait de sa maladie, ne souffre pas. Il reçoit la visite de Hashi et l'interroge sur le manga qu'il crée. Il aimerait tellement lire la suite de son histoire, même si Hashi a plutôt l'intention de tout arrêter, ne sachant pas où va bien pouvoir le mener une histoire qui n'a plus de sens à ses yeux...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Minetarô Mochizuki est un auteur qui adore explorer des récits où on ne l'attend pas. Après l'horreur de La dame de la chambre close et de Dragon Head, et l'aventure avec Mai Wai, le mangaka est parti explorer un registre plus intimiste et sociétal avec Tokyo Kaido. Bénéficiant d'une galerie de personnages tous plus atypiques les uns que les autres, le premier album a su charmer par son contexte surprenant et l'originalité de l'ensemble. Sa suite se veut l'exploration logique des différentes intrigues mises en place jusqu'ici. Le personnage d'Hashi est particulièrement travaillé, notamment avec son imaginaire créatif qui donne lieu à quelques pages d'un manga fictif à la psychologie terriblement évocatrice. Toujours aussi astucieux, l'auteur pourrait laisser à penser que l'humour et le côté décalé de Tokyo Kaido n'ont que peu de profondeur : cela n'est aucunement le cas. Entre les peines liées aux différentes maladies, l'inconscience liée à ces dernières ou le mal qu'elles peuvent occasionner à des proches, chaque personnalité a droit à des séquences amusantes et émouvantes. Visuellement impeccable et bénéficiant d'un découpage à la lisibilité exemplaire, Tokyo Kaido est une œuvre atypique mais terriblement attachante.