L'histoire :
A peine s’est-elle introduite dans l’école qu’Alex s’est fait piéger par l’anti-sort qui empêche les élèves d’en lancer dans les couloirs. La professeur chargée de faire des rondes depuis que, d’après elle, il n’y a plus de surveillante de nuit, trouve l’adolescente et lui dit ne pas connaître sa sœur - alors que cette dernière est justement censée être la surveillante en question ! Comme elle ne sait plus quoi faire et qu’elle n’a pas de passe pour justifier sa présence dans l’établissement en pleine nuit, Alex lui dit alors être venue pour s’inscrire. La prof lui indique donc qu’elle doit revenir à 6h du matin pour voir cela avec la gardienne de jour, avant de la renvoyer hors de l’établissement. Dans le jardin, Alex tombe nez-à-nez avec le professeur vampire et sa nouvelle petite amie ado, ceux-là même qu’elle avait observés plus tôt dans le cimetière. Comme le vampire est un charmeur et qu’il veut faire le malin, il lui propose alors de la faire rentrer dans l’école: après avoir sorti un faux passe à chacune des deux adolescentes, il disparait quelques minutes avant de réapparaitre à l’entrée d’un passage secret en plein milieu du jardin...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier volume posait tranquillement les bases de l’histoire de manière intrigante et en proposant une vision originale du monde fantastique de la nuit, à mi-chemin entre Harry Potter et la littérature bit-lit. Ce second volet passe la vitesse supérieure en faisant un peu plus avancer les choses. A la recherche de sa sœur disparue mystérieusement et dont personne ne semble se rappeler (elle a même été effacée des photos où elle apparaissait), Alex prend activement part à l’action en menant l’enquête. Pour cela, elle se rend à l’endroit qui est probablement au cœur du problème : l’école de nuit réservée aux utilisateurs de magie et autres créatures fantastiques. En parallèle, on suit également le parcours des chasseurs qui cherchent à savoir ce qu’il s’est passé dans le cimetière lorsque leurs camarades se sont retrouvés dépossédés de leur temps de vie. L’auteur nous offre encore une fois un récit accrocheur où sa vision du fantastique amène une certaine originalité. Les enquêtes avancent (celle d’Alex et celle des chasseurs) tandis que de nouveaux mystères apparaissent et que d’autres encore s’épaississent. Vu le peu de volumes de la série au total, il y a fort à parier qu’on commencera à avoir des réponses à nos interrogations dès le tome suivant... Malgré le ton toujours un peu dramatique, on garde tout de même un aspect plus léger et sympathique grâce à un peu d’humour ainsi qu’au spectre domestique de l’héroïne qui est un peu la mascotte mignonne du récit. Les dessins de l’américaine ont une vraie personnalité et un bon rendu. Les amateurs avertis auront d’ailleurs reconnu le trait déjà vu dans Dramanga, l’autre série de Svetlana Chmakova à être parue en France il y a quelques années (chez Albin Michel). En plus de planches soignées, on pourra apprécier deux ou trois touches sympathiques comme les souvenirs en crayonnés ou quelques pages couleurs réussies. Narré avec un ton résolument féminin qui le classera en shôjo plus qu’autre chose s’il fallait vraiment choisir un genre à la japonaise, le récit saura pourtant plaire aux garçons comme aux filles pour peu que l’on soit amateur du genre. Une réussite en tous points donc, ne serait-ce le prix trop élevé de l’ouvrage. En tout cas, pris dans l’ambiance et avec les rebondissements qui ont lieu dans les dernières pages, on attend la suite avec impatience.
