L'histoire :
Paris, La Défense, samedi 27 janvier 2001 – Au beau milieu de l’après-midi, à 16h22 très précisément, deux gangs rivaux venus des cités voisines investissent le centre commercial des 4 Temps. Les jeunes casseurs sont là pour en découdre, les vitrines volent en éclats, les agressions et exactions en tout genre sont légion. Dans les toilettes, un crâne rasé nommé Maxime Manders se prépare en jouant avec un couteau papillon. Entraîné par un ami sur l’esplanade, il rejoint la foule où les battes de baseball répondent aux points américains. Alors qu’il a le dessous contre un molosse s’apprêtant à l’achever, les forces de l’ordre interviennent enfin et sauve le jeune « sauvageon » néanmoins interpellé … Dix ans plus tard, la situation sociale n’a fait qu’empirer et la police n’ose plus rentrer dans de vastes portions du territoire urbain transformées en ghetto. Le ministre de l’intérieur, candidat à l’élection présidentielle, envisage un éventuel recours à l’armée comme en 2007, année où la situation devint incontrôlable. Maxime est lui sorti de prison et travaille comme bagagiste à l’aéroport de Roissy. Sa femme et avocate est enceinte d’une petite fille, bientôt à terme. Sa vie va pourtant rebasculer le soir du 21 juin, à l’occasion de la fête de la musique : un groupe prénommé Anarky annonce son attention de faire exploser des bombes, la République vacille…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Anarky part d’un fait divers réel : le 27 janvier 2001, de jeunes casseurs venus des cités avoisinantes s’affrontent et mettent à sac le centre commercial des Quatre Temps à La Défense. Cette actualité traumatique fit à l’époque la une des journaux, confortant beaucoup de Français dans leur peur croissante des banlieues. Sur ce climat d’insécurité, Karos, Pazo et Hobe imaginent que près de dix ans plus tard, soit en 2011, la situation ait sérieusement dégénérée, après avoir été redressée une première fois déjà par l’armée en 2007. 2007 ! Nous y voici, puisqu’il s’agit aussi de mettre en scène le personnage d’un ministre de l’intérieur à poigne, en course pour l’élection présidentielle. Ajoutons que le héros et casseur occupe un emploi de bagagiste à Roissy ! Vous l’aurez compris, les sources d’inspiration d’Anarky sont éminemment tirées des réalités et psychoses de notre quotidien pour en extrapoler le pire, l’extrême. En cela, Anarky s’apparente à un titre (majeur) comme V pour Vendetta. Sauf qu’en fin d’album, les auteurs précisent que, si le manga pose en effet des questions sociétales brûlantes, il n’est en rien un brûlot politique anti-fasciste. Outre donc vous expliquez que le scénario a connu six versions avant sa finalisation, le making-of conclusif vous donnera de nombreuses clés de lecture. Fonctionnant parfaitement, la mécanique s’articule autour d’une idée : Jusqu’où irions-nous pour protéger nos proches ? Le héros a lui choisi (et/ou contraint) de donner un tournant définitif à sa vie : l’histoire peut désormais sérieusement commencer…