L'histoire :
A croire que l’administration est partout la même : efficace à faire peur ! Heureusement, après l’avoir retenu des heures durant, le fauve est maintenant libre ! Désormais lycéen japonais, lui, Franck Leclerc (aucune parenté avec l’industriel et commerçant), 17 ans, célibataire et voyou du VIIIe arrondissement de Paname (Paris), foule enfin le sol de Kyoto ! Au bahut déjà, son look ravageur intrigue les petites japonaises. A l’école encore, la terreur règne comme partout ailleurs. Dans un recoin sombre, deux durs s’en prennent à un plus jeune et le menacent du pire s’il n’apporte pas chaque mois du pognon. Le racket est bien quelque chose d’ignoble… Et c’est ainsi que Franck le justicier prend la défense du malheureux, flanquant une raclée méritée à ses agresseurs mais délestant tout de même le presque clamsé d’une coquette somme pour « service rendu ». Bref, voilà un « héros » qui ne perd pas le Nord ! Néanmoins repéré par un professeur qui passait par là, le gaijin est contraint de prendre fissa la tangente. Quelques rues et un sermon (par ses tuteurs) plus tard, Franck tombe sur une autre bande, plus nombreuse, prête à « violenter » une jeune fille. N’écoutant que son grand cœur (et un organe moins avouable), son orgueil et ses deux consciences délurées, le vengeur vole à son secours, loin de se douter qu’au contraire c’est elle qui le sauvera et qu’elle lui proposera en retour de participer à un mystérieux projet : le B.B. Project…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le B.B. Project a longtemps été la série la plus attendue dans Shogun magazine et reste sans doute aujourd’hui l’une des plus appréciées. Pour cause, le sujet est consensuel et diablement efficace ! Au diable la crédibilité d’une idée tirée par les cheveux (la réalité d’un tournoi inter-écoles pour bouter, ou non, les étrangers hors de l’archipel), la figure du héros lycéen rebelle, beau gosse et forte tête (brûlée), bagarreur au grand cœur, tout cela est du déjà-vu. Cependant, auprès des adolescents et nombre d’adultes, elle fait mouche ! Les ingrédients sont donc « usés » (une fille TRES avenante, en uniforme bien sûr ; une bande d’amis et d’ennemis fournies ; des adultes protecteurs et/ou loufoques ; un cadre urbain contemporain ; le thème de la xénophobie insulaire…) mais la sauce est diablement, j’insiste, bien montée ! L’humour est omniprésent (désamorçant le grandiloquent) et les surprises et rebondissements incessants. Le processus d’identification fonctionne au poil. De plus, côté graphisme, c’est pas vilain. Cette fois, l’audace est plus grande, les cadrages recherchés (jamais classiques) et les expressions soignées. Le boulot est indéniable et le rendu convaincant. En résumé, l’attente valait le coup et la suite s’annonce tout aussi diablement légère et croustillante. Ne vous prenez pas la tête : ça claque et ça fait du bien une fois de temps en temps…
