L'histoire :
L’abordage est imminent. Les défenses du vaisseau ont été neutralisées et l’impact n’est plus qu’en question de secondes. Suivra ensuite l’assaut : « Messieurs, accrochez-vous ». 5, 4, 3, 2, 1… Impact ! Habillés de leur scaphandres de combats, l’escouade fait irruption sur le ponton ennemi et, rencontrant peu de résistance, parvient à progresser rapidement jusqu’au centre de commandement. Les guerriers aliens rencontrés sont abattus et leurs pilotes arraisonnés : le navire spatial est désormais sous contrôle des forces régulières terriennes. Le recensement des prisonniers effectués, tous des techniciens civils inoffensifs, le capitaine Burke reçoit un ordre express du colonel Blake, son supérieur, resté au QG. L’ordre contrevient à toutes les lois de la guerre et enjoint en somme d’exécuter tous les survivants. En homme plus qu’en soldat, le capitaine refuse d’obéir, suivi du lieutenant Holbrecht. Le massacre a lieu tout de même et les deux officiers sont arrêtés et relevés de leur fonction. Jugés devant le tribunal militaire pour désertion face à l’ennemi, ils sont reconnus coupables, le « crime contre l’humanité » étouffé, et affectés aux rangs de sergent et caporal à l’escouade disciplinaire 214 jusqu’à nouvel ordre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
« Vivre ou laisser mourir », laisser vivre ou condamner, détruire ou périr… Le dilemme est classique et cornélien, se conjugue à toutes les sauces mais revient toujours à la même alternative : la vie ou la mort. C’est ainsi et au regard du choix fait par un capitaine que commence L’escouade des ombres. Un album à la couverture volcanique et au titre sombre, à faire frémir, souhaitant insuffler la peur dans les cœurs… et donc des frissons d’excitations ! Déception : le résultat paraît bien plat. Inspiré à l’envie de Star Wars et, surtout, de l’excellent Starship Troopers, le titre prend le classicisme du premier sans le spectacle et le scénario du second sans le ton iconoclaste et trash qui en fit un hit. L’horreur, le voyage en enfer promis par le crâne foudroyé (sur la couverture donc), sont très clairement absent d’une intrigue qui peine à décoller. L’action ne manque pas et le découpage proposé assure une fluidité de lecture. Cependant, cette escouade 214 (où les « traîtres » ont été condamnés) ne fait pas plus peur ou vibrer que cela. Peut-être aussi que les personnages manquent de profondeurs. En fait, rien n’est vraiment mauvais (côté dessin, le mouvement est correctement rendu, la mise en scène soignée avec un effort notable côté design, armes, vaisseaux…) mais la mayonnaise ne prend pas. On reste sur le sentiment d’avoir été trompé. Enfin, la conclusion est bien sûr ouverte et donc le tir comme le titre peuvent être corrigés et/ou montés en pression, le travail fourni jusque là le mériterait…