L'histoire :
Bassin du levant en Méditerranée, 8 octobre 1957 – L’exploration du sanctuaire par l’équipage du sous-marin russe, le Youbrenin, se poursuit. L e commandant est résolu à forcer la chance en dépit des mises en garde de son second. Le mal mystérieux dont est atteint un matelot, Vlad, ne cesse t’inquiéter mais semble sous contrôle. En revanche, Privitch est lui porté absent et sa démence croissante met en danger ses camardes et le succès de l’expédition. Une expédition qui tourne d’heure en heure au cauchemar puisqu’à présent c’est la porte d’accès à la grotte ouvragée qui se referme sur les quelques scaphandriers prisonniers de l’antre. Découverte archéologique ou pas, le commandant décide de la faire sauter afin de libérer ses hommes et pénétrer le sanctuaire inviolé. Quand, chose malheureuse et cynique, une explosion fatale détruit le vaisseau condamnant tout le monde à la mort… Des années ont passé. Nous sommes le 23 janvier 2029, l’USS Nebraska est à son tout sur le site. Les Américains sont étonnés par la présence isolée de ce bâtiment soviétique qui n’a, semble-t-il, reçu aucune assistance. Pourquoi aussi découvre-t-on dans l’épave des documents remontant au IIIe Reich ? Quelle arme si terrible referme donc ce sanctuaire pour que l’on puisse espérer qu’elle emporte une guerre ? Tant de questions sans réponses. Sans parler des hallucinations qui touchent l’équipage : la journaliste et reporter Mariam est, elle, persuadée d’avoir été attaquée par un alien sorti de l’orbite oculaire d’un macchabée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Des limites de l’esprit humain nous ne savons encore que peu de choses. En fait, les capacités du cerveau demeurent à près des trois quart (certains parlent de seulement 10% usités) inemployées et Dieu seul sait comment cette terrible machine qui nous anime réagirait en état de stress inhabituel, soumis à l’horreur pure… C’est en partie ainsi, à partir de cet aspect peu développé (du moins explicitement) dans l’œuvre originale, que Sanctuaire Reminded parvient à s’en émanciper pour devenir une série bien à soi. Betbeder et Crosa explorent un peu plus le « background » du drame, imaginant des développements que Bec et Dorison n’avaient pas eu le temps (en seulement une trilogie) de discuter. Le format manga, outre qu’il permet de toucher un autre public, plus jeune et sans doute aussi plus large, autorise aussi à ses auteurs des digressions et une intrigue plus riche. Le risque serait celui d’une dissolution de l’intérêt originel mais il est pour l’instant, et sûrement à terme, évité puisque ce nouveau scénario passionne (presque autant que le premier ?). Le premier tome plantait un décor et un ton un poil plus « léger », ce deuxième confirme l’orientation prise avec une atmosphère oppressante croissante. Côté graphique, rien à redire, du bon boulot. On regretterait presque cependant le N/B imposé, à la vue des planches couleurs ouvrant l’album. Résumons : une valeur phare et très sûre de la collection Shogun. A découvrir, faire découvrir ou redécouvrir.