L'histoire :
A Eidos, la cité-Etat de près d’un milliard d’âmes, l’humanité semble avoir achevé son rêve. Le bonheur paraît atteint, total. Pourtant un scandale secouant la mégalopole pourrait mettre tout à bas. L’accident de Vanessa Key, avocate et mère de famille modèle, a en effet levé le voile sur ce qui est peut-être la plus grande machination de l’Histoire. Chargé de l’enquête, l’inspecteur Sam Baron s’est aperçu qu’un nombre « indéterminé » de citoyens se sont vus substituer leur clones, copies parfaites permises par un mystérieux logiciel : l’ID.Ecube. Les automates conçus ont désormais une âme… Le suspect principal s’appelle Nakamura. Seulement, disposant de clones en nombre « indéterminé », il s’avère difficile de mettre la main sur le bon. Cette multiplication interroge aussi sur l’ampleur du cauchemar : combien de pseudo citoyens artificiels ont-ils été lâchés dans la nature ? On peut imaginer qu’à terme l’objectif était de substituer complètement cette nouvelle race dégénérée à l’Homme originel ! Il est aussi probable que Nakamura, même multiplié, ne soit pas le seul responsable. Peut-être n’est-ce qu’un pion au service d’une élite au dessus de tout soupçon ? Et par ailleurs, quand bien même le scandale serait étouffé, de quels Droits peuvent dépendre les robots humanisés ? Egaux ? A toutes ces questions il faut des réponses et elles se trouvent notamment ailleurs, sur la Lune…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ils veulent plus, ils désirent l’impossible. Ils convoitent la seule chose que l’être humain ne peut obtenir. La vie éternelle. Ainsi se termine la lecture de ce deuxième volume d’Underskin ; telle est la promesse faite en 4e de couverture. Le premier volet avait été remarqué sur votre site préféré et Cybersoul confirme tout le bien que l’on pouvait en penser. Le thème est commun certes pour une série d’anticipation – l’éternité – pourtant la quête est cette fois amenée, reposant sur un scénario complexe, certes aussi, mais néanmoins efficace au diable ! Avec la volée en éclats de la paisible existence d’une mère de famille sans histoires (apparentes), on entrevoit peu à peu une vaste machination, toujours classique jusque-là, relative la substitution à terme de l’Homme par la machine. Une machine qui serait « humaine » puisque dotée d’une âme. Le raisonnement est poussé à l’extrême et l’on est curieux de la suite. Surtout que visuellement, l’intrigue bénéficie d’un traitement de choix. Si Andrea Iovinelli sait filer la dense exposition du premier tome, Dall’Oglio régale encore par son trait alerte, fin, jamais maladroit ou lourd, performant en tout point (si l’on accepte une certaine invariance au niveau des viasges, mais c’est aussi le N/B qui veut cela…). Cybersoul est une traque plus classique dans l’action qu’Heaven city, plus digeste (?) : une très bonne suite pour ce polar d’anticipation remarquable.