L'histoire :
C’est par une nuit noire que commence notre histoire, en un sombre manoir perché sur l’extrémité d’une falaise. L’orage tonne et les éclairs déchirent le ciel. Sur une table d’opération, un chat « sous tension » (cablé, quoi) repose inerte. Lorsque soudain, le corps porteur de moult cicatrices s’anime. Le félin se redresse au grand ravissement de son maître et savant qui réussit donc à le ramener à la vie. Cependant, inconvénient de taille, le regard vitreux de l’animal témoigne du degré zéro de son intelligence quand sa force semble, elle, surnaturelle. « Frankencat » est incontrôlable et rapidement l’apprenti sorcier est dépassé par la tournure que prend la situation. Le pauvre homme, pour fuir la bête, finit par se défénestrer en désespoir de cause. Par chance, il survit et adopte sur une plage déserte un nouvel ami à quatre pattes. Le bonheur est de courte durée car Frankencat finit par le retrouver et tue la femelle dernièrement adoptée. Le « génie » de la science décide encore de tenter l’opération mais au réveil de la chatte, elle non plus n’est plus la même. Pire, elle est tombée amoureuse de Frankencat : il est de nouveau temps pour l’homme de déguerpir au plus vite…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’adage veut que l’on ait « des droits et des devoirs » ; il faut croire qu’il ne s’applique pas au chat. S’il est un animal qui reçoit – et prend lorsque l’envie lui vient – plus qu’il ne donne, c’est bien le chat, indépendant et fier. Le félin sait parfaitement obtenir ce qu’il veut sans pour autant y mettre du sien. Non qu’il soit froid – bien au contraire, ce côté mystérieux fait son charme – mais il est peu pèlerin, plus malin et rançonneur dans l’âme. On ne peut par ailleurs être de noble lignée et faire le bonheur d’un logis : chat persan aux longs poils tout aussi soyeux que sales ou chat de gouttière, vulgaire mais aux poils courts ? Insaisissable est le chat. Kang Hyun-jun parvient pourtant à dépeindre de manière fine et drôle les relations complexes qui unissent l’homme au matou. L’auteur insuffle à ce dernier un brin d’humanité, point trop pour ne pas le trahir mais assez pour le révéler. Ses réactions déroutantes sont ainsi en partie comprises par mimétisme. Ce deuxième volume s’ouvre sur une parodie, tendre et ironique, de Frankenstein : une excellente idée pour attendrir ce monstre d’amour qu’est le chat !... Un hit coréen à découvrir.