L'histoire :
Les parents de Miyori, une fillette taciturne de 11 ans, sont en train de divorcer, sa mère s’étant enfuie avec un homme plus jeune. Son père ne pouvant pas s’occuper d’elle seul à Tokyo, il décide donc de la confier à ses parents à la campagne, ce qui n’enchante pas du tout la jeune fille qui se sent déracinée. A peine arrivée, la familiarité de ses grands-parents la dérange déjà et, son père reparti, Miyori se sent définitivement abandonnée. En attendant l’heure du dîner, sa grand-mère lui dit d’aller jouer dans la forêt et lui confie une clochette afin que la fillette n’en surprenne pas les nombreux habitants. N’étant pas une adepte de la nature, Miyori pense alors appeler la seule personne à qui elle parlait à l’école, un garçon nommé Yukihito, mais le réseau ne passe pas et la petite fille jette finalement son portable dans la rivière. Continuant son périple, elle tombe sur un énorme cerisier en fleur avant d’être surprise par un tigre qui vient alors se coucher à côté d’elle avant de s’endormir, ce que Miyori finit par faire elle aussi. A son réveil, ce n’est pourtant plus un tigre mais une créature étrange qu’elle trouve à ses côtés avant que son grand-père ne débarque dans la clairière. Miyori se rend soudain compte qu’elle est maintenant seule et que le cerisier est en fait à l’état de simple tronc abîmé par la foudre. De retour dans la maison, sa grand-mère lui apprend qu’elle n’a pas rêvé et qu’elle a rencontré l’une des créatures fantastiques de la forêt…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Par ses aspects campagnards, folkloriques et fantastiques, ce manga rappelle assez certaines œuvres d’Ayao Miyasaki comme Le voyage de Chihiro, Mon voisin Totoro, voire même Princesse Mononoke. Perdue au fin fond de la campagne, une petite fille renfermée et mal dans sa peau découvre que la forêt voisine est peuplée d’esprits et de créatures fantastiques et qu’elle est appelée à en devenir la reine, comme l’est actuellement sa grand-mère. Un peu dépassée par les événements, la fillette renie tout d’abord cet héritage en croyant être victime d’hallucinations avant de s’ouvrir au monde qui l’entoure et de prendre conscience de son rôle, d’autant plus lorsqu’elle apprend que toute la vallée risque d’être inondée à cause d’un projet de barrage. Fable animiste et écologique, l’histoire se penche aussi sur les problèmes relationnels de Miyori avec une mère qui l’a abandonnée lorsque cette dernière, après s’être séparée de son amant, revient la chercher pour la reprendre avec elle. Les dessins sont détaillés et présentent un aspect assez ancien, même si l’œuvre en elle-même ne date que de 2003. Cet aspect vient du style de l’auteur en lui-même mais aussi de la façon d’utiliser la plume pour réaliser de nombreux petits traits à la place de lignes précises, ainsi qu’une bonne partie des remplissages, le tramage n’étant au final que très peu utilisé. A titre de comparaison, les lecteurs de Nausicaä d’Ayao Miyasaki (chez Glénat) ou encore des Chroniques d’Iblard de Naohisa Inoue (chez Milan) ne seront pas dépaysés. Un scénario intéressant et original ainsi que des graphismes travaillés font de ce manga une œuvre à lire si vous aimez la nature.