L'histoire :
Sorti de l’enfer urbain, Satoru a pu enfin se rassasier, du moins manger presque à sa faim. Perdu un temps dans la forêt de bambous qui s’étend au pied du mont Fuji, il s’attaque maintenant à son ascension. Le survivant est à la recherche d’autres rescapés. Il crie d’espoir et peste de dépit. La catastrophe semble avoir fauché tous ses compatriotes, jusqu’à sa famille. Lors d’une halte, une bourrasque le surprend, le met à bas et emporte son sac. Les parois devenues brûlantes du volcan autrefois endormi n’annoncent rien de bon. Là, en bas, la forêt s’embrase. L’air sec cumulé à l’effet de foehn a suffi à provoquer un incendie. Ce dernier lui interdit à présent tout retour et la question frumentaire revient d’actualité (si tant est qu’elle avait disparu…). Soudain, deux daims passent à sa portée. Trop rapides pour être pris, ils ont permis à Satoru de trouver une petite mare d’eau résiduelle. L’homme s’approche, se penche puis une pensée l’arrête : les bêtes ne l’ont pas touchée. Mauvais signe. Peut-être est-elle non potable ? Sans doute vaut-il mieux ne pas y toucher. Mourir de soif et/ou de faim, une perspective habituelle désormais pour le survivant…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Retour à la Nature hostile et périlleux pour Satoru. Après s’être un temps fixé en « ville » (du moins ce qui fut tel), notre héros n’est plus guidé que par une seule obsession : retrouver sa famille qu’il sait vivante, quelque part. Où précisément ? Mystère. Sur les pentes du mont Fuji comme en son enfer vert s’étendant à ses pieds, Satoru s’accroche à l’espoir d’une rencontre certaine et heureuse. Une fois n’est coutume, sa peine sera récompensée au-delà de ses espérances… L’occasion d’en apprendre plus sur La Catastrophe qui rompit l’équilibre du monde. Le schmilblick avance ! Néanmoins, après l’astucieuse trouvaille scénaristique des débuts, le récit retombe et l’on attend, espère (!), une remontée qui se fait désirer. En résumé, le lecteur ressort de ce numéro bluffé et frustré de concert. Survivant a maintenant fait du chemin depuis l’île perdue. Les digressions didactiques, mieux intégrées à l’ensemble, font moins « cours pour Castor junior » et le dessin n’a cessé de progresser pour un résultat présent remarquable (les décors montagneux sculptés comme les corps affamés). Les quelques longueurs de ce cinquième tome, par ailleurs avalé encore plus vite que de coutume, ne sauraient entamer notre plaisir : vite, vite, la suite !