L'histoire :
Il était une fois Lika, une petite fille pourvue de beaux cheveux blonds, très longs, qui vivait seule avec sa grand-mère, dans un hameau pauvre. Pour survivre, sa grand-mère faisait des pots-pourris de fleurs séchées, que la fillette allait vendre ensuite au marché de la ville proche, plus prospère. Le produit de ces ventes suffisait en général à leur subsistance, même si certains mois d'hiver étaient plus difficiles. Parmi les clients de la fillette, il y en avait toutefois un qui lui donnait la chair de poule : le coiffeur. En effet, celui-ci n'avait de cesse de proposer à Lika de lui couper sa longue chevelure, en échange d'une petite fortune. Or Lika n'avait pas du tout envie de se faire couper les cheveux ! Quand elle rentrait chez elle, Lika avait aussi parfois la désagréable surprise de trouver un petit garçon qui rendait visite à grand-mère. Malgré son air espiègle et souriant, celui-ci engloutissait de grosses quantités de gâteaux secs et Lika avait l'impression qu'il lui volait sa mamie – elle était un peu jalouse. Puis l'hiver suivant fut plus rude que les précédents. Lika peinait à vendre ses pots-pourris à la ville et craignait de ne pouvoir assurer le minimum à sa mamie. Elle se surprit alors, un jour, à aller rendre visite au coiffeur...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Editée par Nobi Nobi!, un éditeur qui publie essentiellement le travail d'auteurs japonais, l'histoire de Lika aux cheveux longs n'est pas une bande dessinée. Il s'agit d'un conte illustré pour enfants (de 4 à 8 ans), pas très loin de la grande tradition des contes classiques européens de type Perrault ou Grimm (on pense à Raiponce, vue la tignasse de la jeune héroïne). Lika est néanmoins la première histoire d'un duo d'auteurs nippons, qui ont depuis récidivé sur d'autres contes (à venir chez Nobi Nobi! ?). Imaginé par le conteur Yûji Kanno, le court récit écrit se complète sur chaque page par le joli dessin de l'illustratrice japonaise Matayoshi, d'une grande tendresse. On partage donc la vie d'une fillette dotée de superbes cheveux longs, qui prend sur elle pour se les faire couper afin d'assurer la survie de sa grand-mère. En creux, cette histoire incite les enfants à se confier à leurs proches... bien que la démonstration ne soit pas des plus explicites. Dans l'intention des auteurs, il n'y a pourtant guère plus de morale que celle-ci, sauf à en extrapoler une leçon à l'encontre des urbains modernes qui abandonnent leurs aïeuls à leur minimum vieillesse.