L'histoire :
- Yû est en train de déjeuner seul dans son coin lorsque Mikazuki vient le chercher et lui demande de l’accompagner pour un boulot : il n’aura qu’à rester debout pendant deux ou trois heures habillé en costume, en échange de 30 000 yens. Yû accepte la louche proposition sans même poser de question, et le voilà bientôt arrivé dans ce qui ressemble fort à un repaire de yakuzas. Même s’il ne ressemble pas vraiment à un gros-bras, le boss accepte de l’engager comme garde en apprenant qu’il est le disciple de Shinonome, le maître du vent. Après cela, Mikazuki va raconter à Yû la relation qu’il avait avec son frère de son vivant...
- La 10ème marionnette de boue, Pyanopsion, apparaît. Ayant senti son aura, les chevaliers se rendent dans la montagne où ils tombent sur une multitude de mini-marionnettes qui constituent ensemble leur ennemie. Très nombreuses mais très faibles, elles sont rapidement exterminées. Pourtant, peu de temps après, Pyanopsion réapparait, chacune des mini-marionnettes étant devenue un peu plus forte. Ce coup-ci également, le groupe réussit à prendre le dessus, mais Pyanopsion n’est toujours pas morte et va de nouveau réapparaître, encore une fois beaucoup plus forte, et sans que les chevaliers ne sachent comment en venir véritablement à bout...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Qu’il est fort cet auteur ! Cette fois encore, avec un scénario qui n’est pas si original que cela et avec une trame qui se déroule de manière linéaire, on se fait pourtant prendre au piège. Après quelques pages bonus en couleur qui font un rapide résumé de la situation et de qui sont les protagonistes, l’histoire reprend son cours. Dans le premier tiers, Yû et Mikazuki parlent de feu Shinonome, le chevalier chien, l’occasion pour nous d’en découvrir plus sur le passé de ce dernier avec son frère Mikazuki, avant que les deux jeunes hommes ne se battent pour le plaisir afin de perpétuer en quelque sorte une tradition familiale (Yû ayant hérité des connaissances du combat de Shinonome à la mort de ce dernier). Après cela a lieu le combat contre la 10ème marionnette de boue. Cette dernière est constituée d’une myriade de petites marionnettes qui deviennent plus forte à chaque combat, l’affrontement se déroulant en plusieurs étapes sur une période de plusieurs jours. Ce combat non frontal change un peu de d’habitude et sera apprécié à sa juste valeur, et on suit également dans l’ombre l’évolution d’une autre marionnette qui étudie toujours plus loin le genre humain, Maimakterion, mais le principal intérêt n’est comme d’habitude pas là mais dans l’évolution des protagonistes et de leurs relations. Ainsi, le chevalier hibou qui trahit ses homologues en se rangeant du côté d’animus commence à avoir des doutes. Cet adolescent qui vit dans un contexte morose, sans ami ni amour familial, va découvrir que son dégoût pour le monde et son envie de destruction ne sont pas absolus : au contact des autres chevaliers, il se rend compte que l’amitié peut exister au-delà de ce qu’il pensait possible réellement. Si le schéma est classique, le traitement que l’auteur en fait est pourtant diablement efficace et c’est en cela que l’on se fait piéger : sûr d’être en face d’un rebondissement déjà-vu, la mise en scène nous impacte pourtant de plein fouet et on se retrouve ému avant de s’en rendre compte ! Et ce n’est pas la première fois que l’on se fait ainsi avoir, car il semble bien que ce soit la spécialité de la série et de l’auteur depuis quelques tomes. Après un démarrage certes original mais pas forcément dans l’émotion, Samidare se confirme depuis un moment comme un titre vraiment surprenant par sa capacité à toucher du doigt les sentiments complexes de ses protagonistes (ici des sentiments dépressifs et de rejets de la société par exemple) tout en prenant le lecteur au dépourvu devant la mise en scène de prises de consciences pourtant évidentes. Bref, l’auteur a le sens du drame. C’est confirmé : Samidare est une série différente des canons habituels, pas seulement pour son aspect décalé mais aussi pour son côté psychologique, et qui vaut le détour !