L'histoire :
A travers une interview de presque 13h sectorisée en 10 chapitres répartis sur environ 270 pages, ce guide retrace de manière chronologique toute la vie de Naoki Urasawa, depuis ses premières années (où il prit très tôt un crayon en main) jusqu’à 2015, au moment où il s’apprêtait à conclure Billy bat. Après être revenu sur son enfance et ses influences, Haruka Oikawa, qui mène l’interview et qui est également la responsable éditoriale de Naoki Urasawa chez Shogakukan, aborde divers sujets tout en reparlant de chacune des œuvres de l’auteur : pourquoi dessine-t-il, comment se sont déroulés ses débuts, quelles sont ses motivations, comment émouvoir les lecteurs, comment créé-t-il ses personnages, jusqu’à quand veut-il continuer à dessiner des mangas, etc. Le tout est agrémenté de nombreuses illustrations couleurs, croquis d’enfance, travaux préparatoires, rough de planches et autres extraits, parfois inédits. Pour couronner le tout, au centre de l’ouvrage, un cahier spécial montre ce que donnent 2 planches de Monster à chaque étape de leur création : story-board, ébauche, version encrée et tramée, et enfin la version telle que parue dans le magazine de prépublication.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sorti peu avant la venue de l’auteur au festival international de la BD d’Angoulême, ce « guide officiel » porte bien mal son nom puisqu’il s’agit plutôt de la retranscription d’une interview agrémentée d’illustrations. Cet entretien de 12h38 est par contre fort intéressant, même si on le réservera principalement aux fans de l’auteur. Tous les sujets et toutes les séries y sont abordés, et on y apprend énormément de choses sur l’auteur et la genèse de ses œuvres. On peut même dire que rarement une interview aura été aussi détaillée et intéressante. Au niveau de l’édition, Panini a soigné la fabrication, avec un papier de qualité (même s’il manque un peu d’épaisseur car on voit un peu la page suivante au travers) et une encre noire dense et qui ne bave pas, ainsi que des pages couleurs au rendu impeccable. Pour autant, l’ouvrage n’est pas exempt de défauts, et on constate parfois que certains échanges se prolongent sur toute une page inutilement lorsque Naoki Urasawa et Haruka Oikawa (sa responsable éditoriale chez Shogakukan, qui mène l’entretien) reformulent plusieurs fois la même chose en boucle, sans oublier quelques fautes d’orthographes (assez rares) et quelques erreurs plus gênantes (comme par exemple sur le nombre total d’ouvrages vendus). Plusieurs fois également, on constate un petit manque d’équilibre : certaines questions ne sont pas approfondies tandis que d’autres le sont à outrance. Mais que tout cela ne soit pas un frein à l’acquisition de cet ouvrage hors norme, car tout amateur du mangaka saura y trouver bon compte tant il s’agit d’une mine d’informations inédites. Un must have pour tous les fans de l’auteur donc, et ils sont nombreux.