L'histoire :
26 avril 1999, un ouvrier découvre un squelette sur un chantier d'Hokkaido. Le même jour, monsieur Takeda, cadre ordinaire et veuf découvre qu'il a un tumeur maligne de l'épithélium, du foie et du pancréas, la même que celle qui tua sa femme en 6 mois à peine quelques temps auparavant. Père absent et froid d'une fille disparu voilà 14 ans et mari peu attentif, il se retrouve seul face à la maladie avec une espérance de vie guère plus longue que celle sa défunte femme. Désespéré par ce constat sous forme de remise en question tardive, Takeda ne souhaite plus prolonger son existence parmi les vivants. Mais alors que sa vie ne tient plus qu'à un fil, une nouvelle aussi soudaine qu'inattendue fait renaître l'espoir : les restes de sa fille unique Sawako ont été retrouvés. Le crime remonte trop loin et la date de prescription est trop proche pour que la police ouvre une véritable enquête mais pour Takeda c'est la seule occasion de se racheter une conduite de père. D'autant que par une étrange coïncidence, les 6 mois avant la prescription sont également le temps qu'il lui reste à vivre. Commence alors un jeu de piste difficile sur les traces de sa fille que le temps a pris soin d'effacer ne laissant derrière lui qu'un journal intime peu loquace...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Génération Comics est un habitué des seinens de qualité et nous ravit une nouvelle fois avec ce premier volet d'une trilogie qui s'annonce sous les meilleurs auspices. Tenant à la fois du roman policier et du drame psychologique, ce manga est véritablement prenant. Il faut peu de temps à Fukumoto pour jeter les bases de l'histoire avant que ne commence l'enquête. C'est d'autant plus remarquable que le côté émotionnel joue un rôle important dans l'histoire et que cet aspect aurait souffert à être négligé ou trop rapidement expédié mais il est parfait. Une juste mesure que l'on retrouve dans le dessin, confié à l'un des grands du manga actuel, Kawaguchi, à qui l'on doit déjà Spirit of the Sun ou Zipang. Les traits familiers de ce dernier brossent un portrait réaliste des paysages du Japon avec ses gares, ses échoppes au bord des routes et ses villes affairées, avant que la mise en image nous ne ramène finalement au principal : un personnage qui tente de ralentir le temps, exclu d'une société grouillante de vie qui avance inexorablement. On est ici face à un très bon premier tome qui mérite toute votre attention...