L'histoire :
Les jeunes Shotaro et Gentaro vivent avec leur mère, dans une ère où le choléra fait des ravages, le milieu du 19ème siècle au Japon. Lorsque celle-ci tombe malade, ils viennent demander de l’aide dans un temple, où un bonze leur explique qu’il n’y a plus rien à faire. Il accepte néanmoins de se rendre sur place et encourage la mère à parler une dernière fois à ses enfants. Puisant dans ses dernières forces, celle-ci leur explique alors qu’ils doivent devenir forts, car les faibles sont voués à mourir. Elle leur remet pour cela le sabre de leur père, ancien samouraï aujourd’hui disparu, avant de rendre l’âme devant leurs yeux. Recueillis quelques temps dans le temple, Shotaro et Gentaro décident de s’en aller le jour où le bonze succombe lui aussi à la maladie, avec pour eux un seul but : devenir forts par n’importe quel moyen. Sur leur chemin, ils croisent la route d’un homme abusant d’une jeune femme attachée. Après de longues hésitations, Shotaro décide d’utiliser pour la première fois le sabre de son père et tue l’homme par surprise. Mais Kiyoso Asakura, un brigand de renom, surgit alors et achève la jeune femme. De mèche avec le ravisseur, il n’hésite pourtant pas à tuer ses 2 autres compagnons, avant de proposer aux enfants de les emmener quelque part où ils pourront devenir forts. Ceux-ci acceptent, ne se doutant pas encore qu’ils vont être vendus à une secte...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Rappelant indéniablement des œuvres comme Vagabond (Tonkam), L’habitant de l’infini (Casterman), ou même Berserk (Glénat), Sidooh est un manga sans concession, à la violence de tous les instants, crue et réaliste, qu’elle soit physique, psychologique ou même sexuelle. Une histoire à ne pas mettre entre toutes les mains donc. Le récit prend place en la période de grands troubles qu’est celle de la grande épidémie du choléra qui précède de peu la fin du bakufu d’Edo. C’est un cadre idéal pour l’épopée de ces deux enfants, néanmoins, même si l’on rentre de plain-pied dans les aventures de Shotaro et Gentaro, ce premier tome sert surtout à poser les bases de la série et il ne s’est pour le moment pas passé grand-chose. Nul doute que le second opus rectifiera le tir en passant cette fois, on l’espère, le cap qui fera décoller définitivement l’histoire. La série est servie par un dessin très encré, noir, collant très bien à l’ambiance qui se dégage de la lecture, où tout est montré sans artifice, accentuant encore le côté violent des scènes d’action. Tout cela fait de Sidooh une vraie claque visuelle et l’on tend de nous même l’autre joue dans l’attente du prochain volume.
