L'histoire :
Sur un campus tranquille, 3 amis de longue date profitent ensemble de leur jeunesse et tentent, non sans mal, de percer dans le cinéma. July écrit le script et son fiancé Elvis accompagné par Ed, lui-aussi amoureux d'Elvis, jouent les premiers rôles. Si l'intensité dramatique n'est pas l'apage de Spielberg, elle n'est pas non plus à la portée de tous mais pour les rêves et les émotions, le trio en a à revendre, surtout Elvis qui sert de muse à un scénario qui commence dès son enfance. Sa source d'inspiration est un lieu singulier peuplé d'individus non moins singuliers : l'hôtel Africa, une auberge perdue au cœur de l'Amérique dans une région désertée, où sa mère Adelaïde et sa grand-mère l'on élevé. Rapidement Jiyo, un indien, rejoint la maisonnée, plein d'un amour aussi fou que soudain pour Adelaïde à qui il déclare sans cesse une flamme qui ne fait pas prendre l'interessée. Véritable perle, il offre au jeune Elvis un père de substitution. Ce dernier grandit alors à l'ombre des histoires des clients de passage dont le dénominateur commun est l'amour, sous toutes ses formes. Si seulement cela pouvait soigner July qui souffre de blessures que seul Elvis paraît en mesure de panser...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici le premier tome d'une série décrite en quatrième de couverture comme un chef d'œuvre doublé d'un best seller. Pris d'une soudaine curiosité par cette accroche élogieuse, il ne restait qu'à le vérifier. Conçu sous la forme d'un aller-retour constant entre le présent et le passé d'Elvis à l'hôtel Africa, ce mahwa brosse une large palette d'émotions. On y trouve ainsi des amants de longue date, un amoureux fou, de jeunes éconduits ou des adolescentes en quête de repères maternels. Les histoires racontées tantôt à la 1ère, tantôt à la 3e personne donnent un côté introspectif qui va comme un gant à ce manga où les rêves et la quête d'absolu tiennent aussi le haut du pavé. L'autre caractéristique de cet ouvrage tient dans son dessin assez androgyne. Dessiné par un homme, avec des traits un peu féminins, les personnages sont un peu filiformes avec des grands yeux mais les trames sont pures, sans les artifices classiques du shôjo. Douce visuellement, cette série possède un caractère capable de transporter les rêveurs romantiques mais qui peut lasser si l'on n'est pas touché...