L'histoire :
8 décembre 1941. La flotte aérienne de la Marine Impériale japonaise lance à Pearl Harbour, État d'Hawaï, une attaque surprise sur la flotte US, causant la destruction de ses principales forces. Cet acte marque l'entrée en guerre des américains et déclenche aussitôt ce qu'on appellera la Bataille du Pacifique. L'armée japonaise conserve dans un premier temps une stratégie offensive : elle veut occuper l'archipel des îles Salomon pour pouvoir entraver les représailles américaines et australiennes. Cependant, les défaites majeures dans la mer de Corail en mai 1942 et le mois suivant à Midway remettent en cause les plans de l’état-major. Pour l'Empire du Soleil Levant, c'est un coup d'arrêt brutal. L'armée US contre-attaque à partir de Guadalcanal et de différentes îles situées au Sud des Salomon. Les japonais s'aperçoivent très vite qu'ils sont acculés à une guerre d'usure à très grande échelle et qu'il va falloir désormais aussi mobiliser les avions de l'armée de Terre. Ces pilotes combattront sans relâche jusqu'à la défaite, à 5 000 km de leur pays...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Seiho Takizawa est un mangaka qui a acquis une solide réputation d'auteur de récits de guerres. Il s'est spécialisé dans les combats aériens. Ici c'est le Pacifique et la Seconde Guerre mondiale qui sont le théâtre du drame qu'est la guerre. La focale est mise sur la campagne de Nouvelle Guinée, point stratégique que le Haut Commandement de l'Armée Impériale plaçait en tout premier rang pour protéger son propre archipel. C'est donc le quotidien du Sergent Unno qui nous est relaté, avec des missions incessantes à bord d’un Kawasaki-KI45 et d’un Nakajima-KI 43, des avions incapables de rivaliser avec les Lightning P-38 et les Warhawk P-40, encore moins les chasseurs de conception plus récente comme le P-47 Thunderbolt ou le fameux P-51 Mustang. Le comble, c'est que leurs mitrailleuses, quand elles étaient trop légères, n'arrivaient pas non plus à percer les blindages des bombardiers lourds comme les B-24 Libertator, B-25 Mitchell ou le monstrueux B-29 SuperFortress. Contrairement aux fameux Zéro, ces chasseurs-là étaient assez sous dimensionnés au niveau de leurs moteurs et l'Armée de l'Air du Japon s'est vite retrouvée submergée par la capacité de production des USA. Mais jamais l'auteur ne dépeint les pilotes comme résignés. Certes, on compte un personnage un peu curieux, car il est un chef d'escadrille qui ne brille pas par son courage, au contraire du héros de ce premier volume. Le Sergent Unno est en effet le stéréotype du pilote courageux mais qui reste parfaitement lucide. Il sait que la guerre est perdue et il a aussi une particularité terriblement dramatique : il est une sorte de trompe-la-mort, ce qui fait qu'il ne veut plus voler avec d'autres copilotes ou navigateurs, car eux ne s'en sont pas sortis alors que lui oui, à chaque fois que son avion a été touché... Côté visuel, les dessins et la mise en page sont agréables. Bien sûr, les expressions des personnages sont assez animées et le graphisme des engins de guerre particulièrement soigné. Cet album ravira les aérofans et les amateurs des récits de guerre.