L'histoire :
Début 1945. Aéroport d'Atsugi, à une quarantaine de kms au Sud-Ouest de Tokyo. La Marine Japonaise a disposé une de ses plus grosses bases pour défendre le territoire. C'est d'ici que décollent les Raiden, des avions de chasse conçus pour intercepter en haute altitude les attaques de l'armée américaine, en particulier les bombardiers dont le B-29, fer de lance de l'US Air Force en la matière. Si ce chasseur est plus puisant que le Zéro, il est particulièrement délicat à piloter. En effet, sa charge alaire est élevée et il n'offre que très peu de visibilité au pilote, qui est bien souvent obligé de trouver des repères à la perpendiculaire. Car en cabré, pour la phase finale de l’atterrissage, il ne voit pas la piste sous son aéronef. D'autre part, le prototype atteignait les 10 kilomètres d'altitude, ce qui n'est pas le cas des avions de série. Ajoutez que l'indice d'octane du kérosène n'a cessé de baisser durant la guerre. Et ce sont ces moteurs qui font des caprices quand l'oxygène se raréfie. Malgré tout, les jeunes pilotes continuent à braver la mort à son bord. Peu en réchapperont, d'ailleurs...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome nous avait impressionnés de par son intensité dramatique. Cette suite n'a rien à lui envier. Seiho Takizawa continue son tour de force qui caractérise les bons récits de guerre, en nous proposant une nouvelle grosse poignée de récits courts où l'on voit la jeunesse japonaise aller à la mort, en toute connaissance de cause. L'auteur réussit un véritable tour de force, car il allie de purs moments de désespoir à la bravoure de ces jeunes hommes. Ceux qui sont enthousiastes déchantent vite en mesurant dès leur première mission que leurs aînés savent leurs heures comptées et ceux qui sont désespérés ne se soustraient jamais pour autant à leur devoir. Quand l'honneur et la folie s'embrassent, quand l'horreur de la guerre ravive l'instinct de survie, c'est tout cela qui nous est raconté dans ce tome 2. On ne peut pas non plus passer sous silence l'énorme travail de documentation auquel l'auteur a du se livrer, tant au niveau des faits de guerre, toutes les batailles et les missions mentionnées ayant réellement existé, tout comme la justesse des détails techniques. A titre d'exemple, le prototype du Raiden atteignait les 11 000 mètres, mais ses exemplaires fabriqués en série par des femmes réquisitionnées pour le travail en usine affichaient de moindres performances, d'autant plus réduites par une initiative appartenant à un Colonel qui imposa d'ajouter des canons, pourtant connus par les pilotes pour être peu efficaces et alourdissant l'aéronef. Japanese ZeroFighter n'a donc rien d'un divertissement léger. C'est un pur récit de guerre. De ceux qui marquent le lecteur et pour nous, occidentaux, il doit être vu comme un vibrant hommage, très éloigné de l'image stéréotypée de kamikazes décérébrés. Remarquable !
