L'histoire :
Il fallut à peine cinq ans à Yun Won Hyeong pour devenir ministre et l’homme le plus riche du royaume. Bien évidemment, sa vanité augmenta en même temps que sa fortune et sa suffisance finit par déteindre sur ses serviteurs. L’un deux avait un si mauvais caractère qu’on le surnommait le cornu. Un jour, ce dernier se voit confier la mission par l’intendant d’aller voir les métayers de Yongin pour leur demander de rembourser la perte de 25 vaches du seigneur. Le cornu se rend alors au village mais les paysans refusent de payer la somme qui leur est réclamée : non seulement les animaux sont morts à cause de la famine mais en plus ils n’ont pas les moyens de payer. Le cornu rentre aussitôt dans une colère noire et les gifle un à un. Le soir, les paysans vont se plaindre au chef de district. Hélas, celui-ci n’a pas le courage de s’opposer au cornu. Finalement, les paysans remboursent le cornu qui peut ensuite se rendre à Séoul. A l’embarcadère, il se montre désagréable avec les voyageurs et l’un deux le remet à sa place. Il s’agit d’un juge mais cela n’arrête pas le cornu qui s’apprête à le frapper. C’est alors qu’un homme s’interpose : Lim Keok Jeong. Ce dernier fiche une telle raclée au cornu que celui-ci en perd connaissance. Lim Keok Jeong l’emmène alors sur une barque et le jette à l’eau pour le réveiller avant de lui demander de retrouver la mémoire. Car le cornu est en fait Kim Mapak...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A travers le personnage de Kim Mapak, le premier tiers du volume nous montre comment a évolué la situation au palais (entre complots, manipulations et égos démesurés), ce qu’est devenue Nan Jeong et à quel point le peuple est de plus en plus affamé et démuni. Cela est très intéressant car ce passage historique nous en apprend sur ce qu’a traversé le pays, mais aussi nous permet de voir ce que sont devenus les personnages. Puis, les deux autres tiers s’attaquent à une partie non moins tragique et violente : la guerre. Là, non seulement on voit comment les généraux préfèrent se livrer à une bataille de pouvoir plutôt que de s’unir pour affronter l’ennemi, mais une fois encore les problèmes de classes sociales sont sur le devant de la scène puisque Lim Keok Jeong se fait refouler par l’armée à cause de sa condition. En plus des exactions de la guerre qui sont intéressantes à tout point de vue, on voit surtout ce qui va finir de convaincre le bandit généreux d’endosser l’habit militaire : même s’il est plus en retrait, sa colère et son indignation nous sont bien communiquées. Le récit monte encore d’un cran et on est de plus en plus captivé par l’histoire. En ce qui concerne les graphismes, on note des efforts concernant la mise en scène ainsi qu’une étonnante référence au jeu vidéo Inazuma eleven, mais la précision du trait ne s’est pas améliorée : les silhouettes sont toujours grossières et certaines cases continuent de manquer d’attention. En tout cas, ce quatrième opus est le volume le plus prenant jusqu’ici et on espère que la suite continuera sur cette lancée.