L'histoire :
Dadâ est le meilleur chasseur de son village. Chaque jour, il ramène une grosse proie qui permet à tout le monde de se nourrir. Ce soir ne fait pas exception, mais les choses sont différentes : un peu après le repas, Lulu sent des contractions. L’enfant de Dadâ est sur le point de naître. Dadâ panique un peu mais les femmes du village prennent rapidement les choses en main. Le chasseur doit patienter à l’extérieur de la tente avec les hommes. Soudain, l’ancêtre convoque Dadâ et lui fait une terrible annonce : si l’enfant nait en cette nuit de lune rouge, il apportera la destruction avec lui. Il faut donc tuer le bébé ! Dadâ s’y refuse catégoriquement. L’ancêtre fait alors un rituel pour parler avec le soleil. Il peut alors délivrer le message suivant : si Dadâ tue un monstre vorla avant que le jour se lève, l’enfant n’aura pas besoin d’être sacrifié. En revanche, cela en fera un enfant maudit...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Kaneshiro Muneyuki (Jeux d’enfants, Jagaaan...) change complètement d’époque et de ton pour ce nouveau titre : cette fois, on part dans la préhistoire à la rencontre d’un village bercé par des croyances et qui va condamner un enfant, Akû. Le ton sombre et pessimiste du scénario nous plonge directement dans l’ambiance, et la violence générale dépeint un monde impitoyable. Akû met un peu de temps à apparaître mais, une fois que c’est le cas, son destin est déjà triste. On ne peut que s’attacher à ce personnage à qui presque personne ne laisse de chance et qui va devoir, littéralement, se battre pour vivre et tenter de se faire accepter. Cette introduction est vraiment prenante, d’autant que l’intrigue ne se laisse pas aller à la facilité ni au bonheur. En outre, il n’y a pas trop de surnaturel (du moins pour le moment, cela pourrait changer par la suite) et cet aspect réaliste est lui aussi assez enthousiasmant. Akeji Fujimura s’en sort très bien aux dessins et livre des pages très impactantes, alliant réalisme, vigueur et exotisme. Une bonne entrée en matière !